mercredi 15 juin 2011

[Critique] Balada Triste, d’Alex de la Iglesia



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Balada Triste, d’Alex de la Iglesia (Espagne, 2010)



Sortie nationale le 22 juin 2011



Note :
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« Balada Triste », c’est avant tout un grand cirque ! Au sens littéral d’abord : le film raconte l’histoire d’un clown triste qui tombe amoureux d’une acrobate du cirque où il vient d’être
engagé… Malheureusement, celle-ci est liée par une passion violente et malsaine à l’autre clown, chef direct de notre héros… Au sens métaphorique ensuite, puisque depuis un prologue endiablé dans
lequel un clown (le père du personnage principal) tue à la machette des soldats franquistes pendant la guerre d’Espagne jusqu’à un dénouement grandiose digne des plus grandes productions
hollywoodiennes, le film n’arrête pas de bouger en tout sens, porté par une mise en scène frénétique, toujours prête à foutre le bordel à tout bout de plans !

On est ainsi d’abord fasciné par cette faculté du long métrage à brasser de si nombreuses thématiques en aussi peu de temps : la violence de la guerre, l’ultraviolence tout court, l monde du
spectacle, un triangle amoureux, une histoire d’amour fou, la rage de la vengeance, l’absurdité du monde et de la vie… On est ensuite halluciné par des personnages constamment excessifs, qui
n’apparaissent finalement à nos yeux que comme des incarnations outrés des désirs et des délires les plus fous, traversés par la rage et le besoin incessant de mouvement ! Et on demeure enfin
scotché par une réalisation tout aussi ébouriffante que le reste : on est très clairement dans l’imagerie baroque et pompière, appuyée par une superbe photographie et un rythme hyper soutenu,
presque trop pourrait-on dire, tant tout s’enchaîne trop vite et tellement tout a l’air placé sur un même plan… On est du coup souvent décontenancé par cette frénésie qui pourra parfois paraître
vaine, ou qui à défaut pourra fatiguer (et stresser) le spectateur.

Mais si l’on sort de là épuisé et vanné, retenons que de la Iglesia nous balance en pleine face une œuvre hyper stylisée, dont l’univers unique imprime un sentiment fort et difficilement
oubliable. Le cinéaste lui-même définit son œuvre comme "un conte espagnol sur l’amour, le désir et la mort. Une métaphore de l’Espagne, pays profondément marqué par son histoire où la tragédie
se confond avec l’humour." Et c’est bien cette façon de superposer la pire des horreurs avec le burlesque le plus fou qui frappe l’esprit à la vue de « Balada Triste » : un film qui ne pourra
certes pas plaire à tout le monde, mais qui pourra enthousiasmer les amateurs d’imaginaire neuf et marquant !































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3 commentaires:

  1. J'suis assez d'accord avec l'analyse mais ma conclusion est un brin plus positive car je sens avoir retrouvé un Alex Iglesia inspiré, au vu de ses derniers films pas très folichons.


    je ne sais pas si tu as eu l'occaze de lire mon avis?


    http://nuitfantastique.canalblog.com/archives/02_les_nuits_du_fantastique/index.html


    Ber

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  2. Ce mixte entre "Santa Sangre" de Jodorowski et l'émulation à la Kusturica se perd un peu dans un caphanaüm mal contrôlé. Le début est à la fois surprenant et maladroit. Le milieu du film reste
    largement la plus réussie. La fin plonge allègrement dans une folie particulière qui pourrait être moins too much. Cependant la folie ambiante entre Tex Avery et Tod Browning donne un sacré feu
    d'artifice, ajouté aux décors/costumes magnifiques le film reste une oeuvre originale dans le fond comme dans la forme. 2/4

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  3. J'adore l'imaginaire neuf et marquant ;-) Je le regarde ce soir !

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