mercredi 27 avril 2011

[Critique] Source Code, de Duncan Jones



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Source Code, de Duncan Jones (Etats-Unis, 2011)



Sortie le 20 avril 2011



Note :
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On avait adoré voir Bill Murray se débattre avec la répétition incessante de la journée de la marmotte dans « Un jour sans fin », nous voici désormais avec le sublime Jake Gyllenhaal condamné à revivre le même attentat en tant que passager
d’un train au sein duquel une bombe est sur le point d’exploser… A chaque fois un même principe : le héros est prisonnier d’une boucle temporelle (une journée pour Murray, huit minutes pour
Jaaake !) de laquelle il ne pourra s’échapper qu’une fois « l’énigme » résolue. Dans le cas de « Source code » cependant, le scénario favorise une approche plus sérieuse : d’abord par son sujet,
ensuite par son traitement plus dramatique qu’humoristique, enfin par sa volonté d’expliquer scientifiquement le calvaire du personnage… Dans le film de Duncan Jones, Colter Stevens s’avère en
effet l’objet d’une expérience militaire qui lui permet de replonger dans la tête d’un passager du train huit minutes avant sa mort, afin de comprendre qui a posé la bombe et de permettre son
arrestation dans la « réalité ».

Tout le principe du film est d’ailleurs construit autour de cette notion de « réel », dans la mesure où Stevens peut agir et transformer la réalité passée dans laquelle on le contraint à évoluer.
En transformant à chaque fois cette temporalité sur laquelle on essaie de le convaincre qu’il ne peut pas agir, il permet en quelque sorte l’existence d’autant de scénarios possibles, d’autant
d’alternatives à la réalité, voire l’émergence en fin de compte d’une infinité d’univers parallèles qui se termineraient à chaque fois avec le même minutage… Portée par une mise en scène
classieuse et efficace, le film aux allures de blockbuster trace finalement les contours d’un thriller original et palpitant, que l’on suit avec plaisir, d’autant que sa construction avance à un
rythme réfléchi, émaillé comme il se doit de fausses pistes et de rebondissements bien placés…

Mais s’arrêter à son emballage de « thriller d’anticipation » serait ne pas reconnaître toute l’étendu de l’intérêt de « Source code » ! A l’instar d’un film récemment sorti comme « L’agence », le long métrage de Duncan Jones (qui s’était déjà fait remarquer avec « Moon » l’année
dernière) ne s’arrête pas strictement à son cahier des charges et à un fil narratif attendu. Il se permet au contraire de flirter sans complexe avec les frontières des genres, n’hésitant pas par
exemple à terminer une réflexion de science-fiction sur les réalités alternatives par une résolution de comédie romantique ou de mélodrame antimilitariste : la comédie romantique pour le
personnage que Colter Stevens « incarne » dans le train (en le faisant enfin conclure avec la fille dont il est amoureux) et le mélodrame pour sa propre condition de soldat (avec la relation
qu’il crée avec son interlocutrice de l’armée, qui nous emmène alors du côté d’un « Johnny s’en va-t-en guerre » tout aussi bouleversant). Sans véritablement renouveler en profondeur les schémas
propres aux différents genres qu’elle exploite, cette nouvelle mouvance du septième art semble pourtant étirer la matière même du cinéma au-delà des possibles en tentant justement divers alliages
de genres que l’on aurait pourtant jamais pu croire possible de faire se rencontrer… Un phénomène à suivre ?































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8 commentaires:

  1. J'ai bien marché dans ce blockbuster distrayant et bien interprété (enfin surtout par Jaaake... que je buvais des yeux :p ).

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  2. Je suis d'accord sur le principe de mêler les genres, ce que j'ai préféré c'est la dimension plus émotionnelle que prend le film après la révélation sur Colter, alors qu'on commençait un peu à se
    foutre de l'enquête. Sur ce point on peut le rapprocher de "L'agence". Après ce dernier n'a pas la prétention de se prendre pour plus grand qu'il n'est. Ce qui n'est pas le cas de ce "Source
    Code", qui finit par se noyer dans ses dymensions pseudo-métaphysique. Et c'est bien dommage.

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  3. J'ai moi aussi pris le train avec la capitaine Stevens. J'avoue ne pas être déçu du voyage même si la vue à l'arrivée est un brin décevante (explications très bientôt du côté de chez oim).

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  4. J'ai totalement succombé au charme de ce film, que j'ai adoré d'un bout à l'autre. J'ai retrouvé les thématiques de Moon (signe d'un réalisateur qui personnalise ses films, ce qui est de moins en
    moins le cas). Et, comme tu le soulignes, le scènario est d'une profondeur abyssalle alors que le propos reste lympide. Acteur très justes et réalisation efficace. Rien à redire sur ce film (même
    pas son twist final, qui apporte beaucoup d'eau au moulin de l'anti scientisme). Critique demain chez moi.

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  5. salut


    j'ai adoré ce film cet après midi


    un très bon thriller sf


    après "Moon" duncan jones transforme l'essai


    la fin laisse donne lieue à 1000 interprétations


     

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  6. Ce film possède plein de facettes et ça le rend passionnant ! Je partage complètement votre point de vue.

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  7. Tout cela pourrait sembler compliqué mais en fait non, c'est un excellent divertissement moins fatiguant que Inception, à son époque ...

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  8. inception t'as fatigué ? ;)


    moi j'avais trouvé ça ludique... (mais j'ai un esprit assez pervers et retors ;)

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