dimanche 6 mars 2011

[Critique] Phantasm, de Don Coscarelli


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Tous les dimanches, c'est "Le jour du saigneur" sur la Cinémathèque de Phil Siné : on attaque
cette semaine un cycle consacré à la saga "Phantasm", afin de plonger au coeur (et dans les entrailles !) du génie de Don Coscarelli...




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Phantasm, de Don Coscarelli (Etats-Unis, 1979)



Note :
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« Phantasm » appartient à cette espèce de films rares et déconcertants, que l’on hésite à qualifier d’« authentique nanar » ou de « coup de génie » ! Le panel de possibilités est pourtant large
entre les deux, mais il demeure encore aujourd’hui impossible de véritablement trancher sur ce cas… Du coup, le film a depuis atteint un statut d’objet de culte, qu’il n’a d’ailleurs pas volé et
que la série de suites qu’il a engendré n’ont fait que nourrir plus abondamment !

Dans « Phantasm », tout est assez perturbant, comme si le réalisateur nous laissait constamment dans une inquiétante étrangeté, qui pourrait s’avérer risible si elle n’était pas marquée par une
furieuse originalité… En fait, à travers le parcours de deux frères et de leur ami marchand de glace aux prises avec un croque-mort redoutable aux pratiques pas très nettes, on assiste à un tel
enchevêtrement de scènes incroyables et inattendues que l’on ne peut qu’être fasciné par le déluge d’interprétations multiples qui peuvent découler d’un pareil long métrage ! Même les nombreuses
incohérences et absurdités de l’intrigue (on se demande bien pourquoi, par exemple, les deux frères passent leur temps à se séparer quand il faudrait au contraire rester uni) ou les scories de
mise en scène finissent par se révéler comme des traits de pur génie, si l’on accepte d’emblée l’atmosphère mystérieuse et onirique du tableau d’ensemble…

Ainsi, en dépit d’une réalisation souvent flottante et d’une interprétation approximative, on plonge très vite dans ce délire purement « fantasmatique » (comme son titre l’indique !), dans lequel
on croise mille et une bizarreries ludiques, à la fois horribles et réjouissantes… Rien que l’univers créé autour du cimetière et du funérarium, qui se veut le cœur même de l’action, demeure
littéralement envoûtant : les pierres tombales ont l’air de nouvelles rêveries érotiques sur lesquels les couples se retrouvent pour faire l’amour, les couloirs blancs et lumineux du funérarium
sont des décors aseptisés à la fois morbides et glaçants… Quant au « maître » des lieux, l’impressionnant « Tall Man » (mythique Angus Scrimm), il sidère par son visage impavide et sa silhouette
carrée assez effrayante. Autour de lui, les mystères s’accumulent sans délivrer beaucoup de réponses : des nains au sang jaune (qui seraient les réductions des cadavres des morts), une boule de
métal volante qui creuse dans le crâne des intrus pour en extraire des litres de sang, une chambre mystérieuse qui semble la porte d’un univers parallèle… Ouch ! « Phantasm » fascine très vite
par son accumulation d’éléments ésotériques…

S’il peut être perturbant de n’avoir au fond que peu de réponses par rapport au nombre de questions qui s’ajoutent à d’autres questions, tout peut cependant facilement s’expliquer en considérant
que le film n’est que la représentation figurative des cauchemars du jeune Michael (interprété par Michael Baldwin), qui vient d’enterrer ses parents et son frère aîné… Sa propre folie serait
ainsi à l’origine de ces « fantasmes » !

Quoi qu’il en soit, entre une inventivité de tous les plans et une musique aussi terrifiante que celle de « L’exorciste » ou d’« Halloween », et même si certaines images ont un peu vieillies, «
Phantasm » reste une œuvre profondément originale et audacieuse, annonciatrice qui plus est de la déferlante du cinéma d’horreur des années 80…



 



Mise en perspective :



- Phantasm 2, de Don Coscarelli



- Phantasm 3 : le seigneur de la mort, de Don Coscarelli



- Phantasm 4 : Oblivion, de Don Coscarelli



- Dar l’invincible, de Don Coscarelli (Etats-Unis, 1982)































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5 commentaires:

  1. Je rêve de le revoir, mais difficile à trouver en France malgré son statut de film culte... j'en ai gardé un souvenir incroyable...

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  2. jamais vu mais ce film jouit d'une solide réputation: va falloir que je jette un oeil !

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  3. Ah oui il recèle qques bijoux ton blog comme cette évocation de ce film que je fantasme de voir depuis des années....Maintenant que je me suis mis au streaming, je pense ne pas tarder à me
    l'accaparer. Surtout que ta chronique me donne furieusement envie malgré les ravages du temps (c'est inévitable!) sur ces bandes des eighties....


    Ber

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  4. tjs pas d'édition dvd zone 2 pour ce film?


    Ber

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  5. je ne sais pas... à une époque il était aussi question d'un "phantasm V", je ne sais pas où ça en est...

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