lundi 14 mars 2011

[Critique] La ligne droite, de Régis Wargnier



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La ligne droite, de Régis Wargnier (France, 2010)



Sortie le 9 mars 2011



Note :
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En dépit d’un budget en partie financé par la firme de l’immonde AREVA (dont la sécurité sans faille
(sismique ?) des 58 réacteurs nucléaires disséminés sur le territoire français est justement en train d’être joliment démontrée au Japon en ce moment même)
, « La ligne droite » reste pourtant
un joli petit film non dénué d’intérêt…

Il convient cependant tout d’abord de ne pas demeurer « aveugle » (ha ha !) devant les gros défauts du film, qui est loin d’être un chef-d’œuvre, disons-le d’emblée… Dans cette histoire de jeune
athlète devenu aveugle à la suite d’un accident et qui va se laisser « entraîner » (si l’on peut dire) par une jeune femme tout juste sortie de prison, les clichés ne sont largement pas exclus !
Les situations et les comportements frôlent souvent la caricature, le scénario avance sans véritable surprise, alourdi régulièrement par des flash-back inutiles sur la passé d’homme « voyant » du
jeune sportif ou des dialogues appuyés et pesants… On se serait bien passé, par exemple, des séquences sur la réinsertion personnelle de la jeune femme et sur son désir de récupérer son fils, et
« La ligne droite » aurait très certainement beaucoup gagné à resserrer son intrigue sur la seule rencontre entre les deux personnages principaux… La tonalité par trop explicative de l’ensemble
condamne le film à manquer de profondeur et de mystère, et le font finalement ressembler par bien des aspects à un vulgaire téléfilm lénifiant, qui aurait pu faire le bonheur de la case du
mercredi soir sur France 2, avec la caution « Handisport » en sus !

Malgré tout, il reste dans ce film de Régis Wargnier une très belle rencontre entre deux individus que pourtant tout opposait à la base. « La ligne droite » comprend des séquences très réussies
entre ces deux jeunes gens broyés par la vie, qui vont finir pas s’appuyer l’un sur l’autre pour se reconstruire, sans en avoir conscience tout de suite… On assiste avec une certaine émotion à un
lent apprivoisement entre eux, dont les moments les plus forts sont ceux qui se déroulent sur la piste du stade, où ils doivent apprendre à courir à l’unisson, attachés l’un à l’autre… La jeune
femme doit en effet guider le jeune aveugle pour faire ses tours de piste en le tenant par une ficelle : la métaphore est presque trop belle ! Et pour incarner ces deux personnages, il y a deux
merveilleux acteurs, qui portent le film à bout de bras : Rachida Brakni est très bien malgré un scénario et des répliques qui ne l’aident pas toujours, et Cyril Descours (vu l’an dernier dans «
Complices ») est très beau, mais surtout très très émouvant, dans ce rôle
de jeune homme à la fêlure palpable… Très crédible en aveugle, il possède en outre un corps très bien taillé pour la course à pied : et quoi de plus beau, au fond, qu’un Descours qui court ?!
(Dire que cette chronique n’existe peut-être qu’à cause de ce jeu de mot complètement pourri duquel je suis pourtant si fier…)



 



Mise en perspective :



- Complices, de Frederic Mermoud (France-Suisse, 2010)































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3 commentaires:

  1. Mdr !!! Ca c'est de la conclusion


    Sinon pour revenir au film, je suis globalement d'accord. Surtout sur les séquences de réinsertion de la guide et de la volonté de récupérer son fils. Ultra cliché, sans intérêt. Par contre, je
    trouve que Wargnier aborde beaucoup mieux le handicap et le monde du handisport, sans côté larmoyant. Mais je n'ai pas trouvé les flashbacks plombants, y'en a qu'un ou deux, non ?

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  2. Jolies vannes, je valide. Sinon je n'ai pas vu le film, et il me tente pas trop sauf pour le choupinou Descours que j'avais remarqué en fils homo de Michel Blanc dans
    Une petite zone de turbulence.

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  3. ah oui je n'étais pas allé voir ce film... maintenant que tu me dis que cyril est dedans ça m'intrigue... et moi je valide le terme de "choupinou" pour le désigner ! ;)

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