lundi 28 février 2011

[Critique DVD] Harpoon, de Julius Kemp


harpoon



Harpoon, de Julius Kemp (Islande, 2009)



Sortie DVD le 1er mars 2011 chez ICO Video



Note :
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Ce serait mentir que de qualifier « Harpoon » de grand film d’horreur. Entre un scénario « bateau » (tiens, l’histoire se passe justement sur un bateau… ha ha !), une mise en scène sans véritable
originalité et un rythme assez bancal, le film accumule assez vite toute une série de maladresses… Pourtant, il n’en demeure pas moins tout à fait regardable et propose au fil de l’eau (ça se
passe en mer, vous l’aviez sans doute compris !) toute une série d’idées assez originales et surprenantes, qui font progressivement oublier au spectateur ses aspects un peu plus « honteux ».

« Harpoon », de son vrai titre à rallonge digne des série B les plus prometteuses « Reykjavik Whale Watching Massacre », évoque le massacre au large des côtes islandaises d’un groupe de touristes
parti observer les baleines par une famille de pêcheurs dégénérés… Mais les tueurs ne sont pas les seuls personnages ignobles et débiles de l’histoire, puisque les touristes eux aussi participent
au portrait d’une humanité immonde, en proie sans cesse à leurs pires instincts primaires, les poussant à des bassesses inqualifiables ! Avec une telle galerie de caractères, Julius Kemp dresse
le portrait d’une humanité perfide et sans âme, égoïste et méchante, vénale et désespérément perdue… Le seul personnage un peu héroïque du lot, prêt à aider son prochain, s’avère être un
homosexuel noir, que les autres pourtant rejettent, détail intéressant à signaler. Surtout que l’une des dernières séquences nous rappellera combien les apparences, à savoir la couleur de peau,
peuvent être fatales pour les hommes, condamnés alors à être maltraités même s’ils se sont conduits en héros !

Si l’histoire s’éparpille étrangement, dénotant quelques incohérences et un manque de rigueur à l’écriture du scénario, les effets gore viennent combler assez joyeusement certains vides laissés
par l’intrigue. Le cinéaste privilégie finalement une certaine forme d’atmosphère, évocation sombre d’un univers crasse et profondément glauque, offrant dans une outrance parfaitement assumée des
effets spéciaux une certaine forme d’ironie et de jouissance horrifique ! Marteau planté en plein crâne, nageur harponné en plein effort pour fuir, têtes tranchées ou explosées, giclées de sang à
foison… Sans oublier une apparition de baleine (en réalité un orque) assez amusante, semblant nous rappeler que la nature aussi sait se faire cruelle, à moins qu’elle ne cherche tout simplement à
se venger de l’homme, cette espèce atroce et nocive pour l’environnement…

Sans être un chef d’œuvre, « Harpoon » sait pourtant « harponner » son spectateur avec une certaine vigueur, lui servant des moments de tension comme il aime, mais le déroutant aussi à de
nombreuses reprises, quitte à le perdre parfois, en sachant pourtant toujours le divertir…































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7 commentaires:

  1. Je l'avais mis dans ma liste Cinétrafic... mais je vois que visiblement je n'ai pas raté grand chose...

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  2. "Sans être un chef d’œuvre, « Harpoon » sait pourtant « harponner » "


    On peut dire que tu sais vendre tes films!

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  3. c'est le coté islandais qui m'attire j'avoue... parce que les films de genre scandinaves m'ont souvent emballé ces dernières années...

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  4. Pas que... plein d'autres, Cold Prey 1 et 2, Manhunt, Hidden, Villmark, The Troll hunter, Détour, et plein d'autres dont les titres m'échappent...

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  5. Bah oui, Lars Von trier parle lui même de film d'horreur... et c'est un vrai film fantastique... et d'horreur, et d'auteur, ce qui n'est pas incompatible...

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  6. oui c'est pas faux, en effet ! :)


    un documentaire animalier aussi, un peu...

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