samedi 8 janvier 2011

[Critique] Aliens, le retour, de James Cameron



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Aliens, le retour, de James Cameron (Etats-Unis, 1986)



Note :
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Après Ridley Scott, qui avait ouvert la saga avec maestria, c’est au tour
de James Cameron de se mettre au commande d’une des saga les plus stylistiquement diversifiée d’épisode en épisode du cinéma de science-fiction horrifique… Il faut se rappeler qu’à ce moment-là
de sa carrière, Cameron a encore tout à prouver à Hollywood et qu’à part son premier « Terminator » (qui n’a pas non plus de quoi pavoiser en terme d’entrées), ce n’est pas son peu glorieux «
Piranha 2 » qui pourrait le sauver… C’est donc peut-être sur cette chance qui lui est offerte de réaliser la suite d’un gros succès que tout se joue pour lui et que son travail a pris la
direction que nous connaissons aujourd’hui, du superbe « Terminator 2 » au plus consensuel « Avatar », en passant par son insubmersible « Titanic » !

Observons tout d’abord que comme pour faire un gros clin d’œil au premier film, James Cameron file la métaphore du chat dans le premier quart d’heure de son « Aliens ». La capsule spatiale dans
laquelle Ripley et Jones (son chat, donc) avaient pu s’échapper est interceptée comme par miracle alors qu’elle dérivait sans but dans l’espace… sauf que presque 60 ans se sont écoulés et que le
monde a beaucoup changé pour Ripley, qui se retrouve dans une station orbitale qui n’était même pas construite à son époque. Mais le plus important, c’est que toute cette histoire font de Jones
le plus vieux chat de tout l’univers, avec encore tous ses crocs et en pleine santé ! Pour la première scène à « sensations » du film, qui est en réalité un cauchemar de Ripley, le chat retrouve
toute sa présence à l’écran, comme c’était le cas dans le film de Scott, avertissant et prévenant le danger en soufflant et en miaulant… Quand Ripley accepte avec beaucoup de réticence de
retourner sur la planète sur laquelle elle a découvert l’alien, parce que le contact avec les colons sur place a été interrompu, elle somme alors son chat de ne pas la suivre dans sa nouvelle
mission : « Et toi sale petit rouquin, tu restes ici ». C’est par ces mots, très exactement, que Cameron insuffle à sa suite une toute autre direction par rapport au film original !

En ajoutant simplement un « s » au titre du premier film, « Aliens, le retour » signifie en effet par là le virage pris et annonce clairement la couleur adoptée : plus de personnages, plus
d’aliens, plus de lieux, plus d’effets spéciaux, plus de sang, plus d’horreur… plus de tout en somme ! Cameron exacerbe à son apogée le concept initial du scénario primitif : non pas une créature
extraterrestre qui trucide les membres d’un petit équipage sur leur vaisseau, mais des centaines d’aliens qui chassent et exterminent tout un commando de l’armée avec toute leur artillerie sur
une énorme base planétaire ! On est clairement dans la démesure et dans la recherche du grand spectacle jouissif et explosif. Ca pète et ça s’enflamme dans tous les coins, on traverse des décors
à gogo à bord d’une multitude d’engins futuristes… Tout est dans l’esbroufe et la surenchère, et ça fonctionne pourtant à merveille ! Le scénario est cohérent, les personnages tous parfaitement
identifiables, les créatures et leur univers est terrifiant (la vision de la reine pondeuse est d’une abominable splendeur !) : le film dont la version longue dure pas loin de 2h30 passe en un
éclair et on est tenté d’en redemander encore à la fin ! La mise en scène de James Cameron prouve son efficacité à chaque plan, même lorsqu’il ne fait que filmer la préparation de la mission du
commando ou les divers préparatifs avant la bataille, sur lesquels il peut s’attarder même un bon moment, sans que l’on s’ennuie le moins du monde…

Mais le plus intéressant demeure peut-être encore l’évolution du personnage de Ripley (mythique Sigourney Weaver !) au cours du long métrage. Toute fébrile et en proie à de terribles cauchemars
d’éviscération au début du film, sursautant presque à chaque petit bruit, comme à fleur de peau et encore sous le terrible choc de sa précédente mission, on la voit progressivement retrouver ses
instincts défensifs et tous ses réflexes destructeurs à l’égard de toutes ces créatures, qui la rongent de l’intérieur en devenant au fil de son existence l’essence même de toute sa vie (ce qui
sera confirmé dans l’épisode suivant signé David Fincher). Comme dans un geste
purement mimétique des militaires qui l’entourent dans cette mission, elle deviendra avant la fin du film comme un pur soldat, comme une guerrière triomphante entièrement dévouée à sa cause aux
allures de super Amazone sexy. On a tous encore en mémoire ce plan mythique où on la voit sortir d’un ascenseur la grosse artillerie mitrailleuse au bras et les chargeurs en bandoulière ! Le plus
fort dans tout ça, c’est que sous ces airs de film bien brut et bien bourrin, Cameron parvient déjà à y insinuer toute une part d’amour bien dégoulinant… Il est assez fascinant en effet de
constater qu’avant la fin du film, Ripley, la vieille solitaire errante et sidérale, qu’aucun vivant n’attend probablement plus sur Terre, parviendra à se constituer la famille idéale, même si
elle la construit un peu à l’envers du bon sens commun : elle trouvera d’abord une petite fille, dernière survivante de la station dont la famille a été tuée et qui finira par l’appeler « maman »
à la fin de l’aventure ; puis le soldat Hicks, dernier humain survivant avec elle, lui apparaîtra comme un mari potentiel (mais incarnant peut-être le versant féminin du couple ?), celui-ci lui
ayant d’ailleurs remis un peu plus tôt dans le récit un émetteur qu’il dit ne pas vouloir appeler « un bracelet de fiançailles »…



 



Mise en perspective :



- Alien, le huitième passager, de Ridley Scott



- Avatar, de James Cameron (Etats-Unis, 2009)



Toute la saga "Alien" vue par Phil Siné































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5 commentaires:

  1. Un des films les plus surestimé du monde... Just un action movie de série B surdopé à la thune. Et qui a pris un méchant coup de vieux... Ecrabouillé dans un étau entre deux chefs d'oeuvre, en
    plus... Alien, Le 8ème passager (génie pur) et Alien 3 (très sous estimé en général en revanche)...
    Mais la palme du nanard revient à Jeunet qui se vautre lamentablement...

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  2. J'ai tendance à penser comme foxart. Il se regarde facilement Aliens, mais il est tellement plus facile que les autres alors qu'il tient trop souvent une réputation d'enfer. Pour moi c'est le
    moins bon des 4. Trop Cameronesque, tout dans la grandiloquence visuelle, ce qui donne du divertissement, mais pas grand chose derrière...

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  3. Pas d'accord avec vous. Un film bien plus profond qu'il en a l'air. En prenant le parti opposé de Scott, Cameron a établi la seule alternative possible au chef d'oeuvre qu'est le premier.
    Pourtant, on retrouve les thèmes chers à Cameron. Le couple, le féminisme, la guerre. Un film à voir en version longue, la seule valable. Quant à celui de Fincher, je le trouve vraiment mauvais
    pour le coup.

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  4. Encore un chef d'œuvre du cinéma signé James Cameron. Je vois pas ce que l'on peut dire de plus^^

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  5. roh, je préfère quand même le premier opus... et cameron n'a pas fait que des chef-d'oeuvres ! ;)

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