mercredi 24 novembre 2010

No et moi, de Zabou Breitman (France, 2010)



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Note :
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La véritable force de « No et moi », c’est qu’il ne se cantonne pas au seul sujet « produit d’appel » que la bande annonce semblait placer au cœur de tout le film : les SDF. Expédié au début du
film par l’exposé que doit faire la petite Lou en classe, et qui sera l’occasion de balancer quelques chiffres et autres statistiques pédagogiques sur les sans abris, le long métrage se focalise
ensuite surtout sur la rencontre entre Lou et « No » (comme Nora), une jeune fille des rues tout juste majeure… Mais les sujets ne manquent pas et se télescopent, noyant ainsi le côté un peu «
démago » que l’on pouvait craindre au départ. Zabou Breitman nous parle ainsi d’une enfant précoce, de la dépression, de l’alcoolisme, de la prostitution, de jeunes gens livrés à eux-mêmes… Bon,
ça pourrait sembler presque trop en fait, mais la réalisatrice tente des choses en matière de mise en scène, pas toujours très subtiles ou habiles certes, mais qui ont le mérite d’être tentées,
ce qui rend l’ensemble finalement assez fluide et agréable à suivre. On pense au côté un peu rock’n’roll de la bande son et de certaines séquences « clipeuses » ou nostalgiques, à l’humour tantôt
émouvant tantôt plus frontal (Lou s’imaginant demander de diverses façons à ses parents de garder No à la maison), à la dimension d’errance de la caméra, qui suit des personnages un peu perdus,
mais toujours très attachants…

Certes, le tout demeure quand même pétri de bons sentiments, mais la guimauve ne déborde cependant pas à tout bout de champs (et de contrechamps) : ça reste tout à fait supportable. Si les sujets
sont nombreux, ils sont traités avec superficialité, ce qui n’est au fond pas plus mal, étant donné la façon trop proprette et gentillette dont ils sont déjà effleurés… Sans aller jusqu’à dire
que « No et moi » est un film mielleux et neuneu, on peut cependant avancer qu’il raconte une histoire très « mignonne ». Au fond, ce qui le rend si attachant et si aimable, c’est peut-être
surtout la fougue de ses interprètes et de leur belle jeunesse. Les trois jeunes gens qui sont au cœur du récit ont chacun un écart de deux ans d’âge (14, 16 et 18 ans), mais leur entente et leur
amitié, au-delà de toute intention sexuelle (ce qui rend leur union plus gracieuse encore), demeure un attrait éminemment rafraîchissant de ce long métrage. Ils sont tous les trois plus au moins
abandonnés par leurs parents et leur relation est une jolie façon de pallier aux manques affectifs qui les cernaient. Si la toute jeune Nina Rodriguez possède un jeu très basique, Julie-Marie
Parmentier est vraiment très bien, même si la véritable révélation du film viendrait peut-être plutôt d’Antonin Chalon, dans le rôle d’un cancre magnifique comme on en avait rarement vu depuis «
Le péril jeune » !































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