jeudi 18 novembre 2010

Holiday, de Guillaume Nicloux (France, 2010)



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Note :
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Sortie nationale le 8 décembre 2010



 



A la projection de presse d’« Holiday », j’ai du me lever de mon siège pour laisser passer un homme, qui était donc potentiellement une illustre plume de la critique cinématographique… En passant
devant moi, ce monsieur m’a méticuleusement écrasé le pied, en prenant soin de bien appuyer de tout son talon sur mes misérables petits orteils sensibles. En parfait petit être minuscule et
pusillanime, je n’ai pas émis le moindre cri, ni le moindre son d’ailleurs, malgré la douleur insoupçonnée d’un tel écrabouillage systématique, et je n’ai pas pipé mot non plus ! Mais l’homme,
qui me surpassait probablement en tout et de très loin, au point de se permettre sans vergogne de me piétiner de son « 44 » au bas mot, s’est cependant retourné vers moi après son éprouvant
passage pour me demander innocemment : « Je ne vous aurais pas marché sur le pied par hasard ? » Et moi de répondre dans un souffle : « Oui ! Mais ce n’est pas grave… » « Ce n’est pas grave »,
putain ! Je lui ai répondu « ce n’est pas grave », putain de merde ! Genre, allez-y les gens, piétinez-moi à loisir, ça ne fait rien, c’est ma tournée ! Et puis de toute façon je suis tellement
minable comme mec, tellement plus bas que vous… « Minable », je me suis dit, « tu es vraiment minable »…

Minable comme le personnage principal d’« Holiday », justement ! Interprété par Jean-Pierre Darroussin (qui joue plutôt bien les minables, rien à dire…), ce Michel Trémois a donc une petite vie
minable, un petit travail minable, une vie de couple assez minable… Il a quand même une femme plutôt jolie, mais il n’arrive pas à la faire jouir, ce qui de toute façon est assez minable. Elle
finira par le quitter d’ailleurs, pour un autre minable (mais gynécologue, on comprend mieux !), à l’issue de ce week-end dans un hôtel étrange censé faire renaître leurs premiers émois de couple
désormais sur la brèche… Sauf qu’un meurtre va être commis et qu’une enquête va être menée… Guillaume Nicloux multiplie les scènes plus ou moins absurdes, au gré de rencontres avec des
personnages constamment décalés, et à peu près tous minables, encore une fois… Le problème, c’est que sa pseudo « comédie polisexe » (comme il le mentionne subtilement sur le dossier de presse)
manque de punch, manque de rythme et devient, passé le premier quart d’heure qui nous laisse espérer, furieusement chiante ! Bien sûr, y’a les acteurs, mais Balasko est très vite éclipsée et
Judith Godrèche, franchement, si vous tenez absolument à la voir au cinéma en ce moment,
optez plutôt pour le fabuleux film de François Ozon
! Alors je ne sais pas si ça vient surtout de mon pied écrasé, mais j’ai eu du mal à prendre mon pied au cours de ces « congés » forcés… «
Holiday » ? Un film un peu comme moi et ses personnages dans le fond… Qui a dit « minable » ?































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7 commentaires:

  1. Un article pas si minable que çà!!!


    Merci pour le fou rire, le premier paragraphe est très drôle.


    Quant au film, je m'abstiendrais.

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  2. Aller avoue, tu n' as rien dis parce que tu es maso, c' est même pour ça que t' es resté jusqu' au bout du film, pour que le gars recommence en sortant

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  3. Cette mésaventure a, de toute évidence un avant-goût de cinéma 4D : expérience doloriste du film au sens premier du terme. Si ce film, dans tous les sens du terme, "casse les pieds", alors qu'en
    sera-t-il d'un éventuel "Saw 4D" ? l'éclate totale peut-être ?

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  4. bon et ce pied du coup, il va mieux, il panse ses plaies? Balance le nom du critique, ou dfes détails physique, on peut le reconnaitre puis le lapider !

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  5. Hahaha ! J'adore ce premier paragraphe. C'est si spontanné, on s'y croirait. Allez avoue, à la fin du film, tu as fait mine d'aller pisser et tu lui as écrasé le pied en lui disant "Excusez moi,
    mais je ne vous ai pas marché sur le pied ?"

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  6. Habitué au thriller noir Nicloux se lance dans une comédie entre humour noir et humour polisson avec une dose d'Agatha Christie. Les personnages sont un panel bien choisis et le scénario plutôt
    futé. Mais les dialogues sont mitigés, entre bons mots qui tapent juste et gags qui tombent à plat c'est parfois laborieux malgré une sensation de surréalisme bien vu. Le soucis reste sans doute
    la mise en scène qui manque d'audace comme si Guillaume Nicloux n'avait pas su complètement imprégner les lieux clos de ce château. 08/20

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  7. je suis bien d'accord avec toi : c'est laborieux !

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