Xavier Dolan (acteur, cinéaste, scénariste…)

Jeune prodige du cinéma canadien, né à Montréal le 20 mars 1989, Xavier Dolan possède déjà deux longs métrages à son actif en tant qu’acteur, réalisateur, monteur et scénariste, et en prépare
déjà un troisième, comme pris d’une boulimie galopante de cinéma… Au vu de sa déjà longue carrière à tout juste 21 ans, son travail artistique semble pour lui comme un acharnement primordial et
nécessaire, au point qu’il s’est même fait tatouer une citation de Cocteau sur la jambe : « L'œuvre est une sueur », comme si l’art devait passer par la souffrance…

Tout petit déjà, le jeune québécois est très tôt plongé dans les métiers de l’audiovisuel, puisqu’il tourne dans des publicités dès l’âge de 5 ans. Dès lors, il n’arrêtera plus et enchaînera les
rôles dans divers films ou séries télévisées canadiens, malheureusement peu connus sous nos tropiques… Parallèlement, il double de nombreuses voix pour les versions québécoises des films
étrangers, aussi bien pour des personnages de dessins animés que pour les sagas « Harry Potter » ou même « Twilight ». En 2008, il apparaît pour la première fois dans un film hors de ses
frontières, puisqu’il joue Antoine dans « Martyrs », le film gore à la française
signé Pascal Laugier.

C’est en 2009 que la véritable révélation internationale a lieu, avec la présentation de son premier long métrage à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes, où il remporte pas moins
de trois prix ! « J’ai tué ma mère » est un projet très personnel, qu’il aura
porté en lui pendant près de trois ans avant de pouvoir le réaliser, portrait de la relation difficile d’un adolescent avec sa mère… Après de nombreux autres prix autour du monde, il revient à
Cannes un an plus tard pour son second long métrage, « Les amours
imaginaires », largement ovationné par le public et lauréat du Prix de la jeunesse…

Son cinéma respire la jeunesse, justement, et impressionne par sa maîtrise incroyable et perfectionniste ! Tournés en des temps records avec des budgets souvent très serrés, ses deux premiers
films n’ont rien d’un travail de débutant : ils sont au contraire traversés par l’exigence et la maturité et témoignent d’un indéniable talent et d’une très belle sincérité.

Jeune homme déterminé et décomplexé, attentif aux autres mais sachant aussi très bien ce qu’il veut, Xavier Dolan ne cache pas son homosexualité. Présente dans ses films, elle n’en est jamais le
sujet principal et reste toujours amenée avec un naturel subtil et discret. Il avoue lui-même vouloir placer le thème de la différence au cœur de son cinéma : « La différence est à l'origine de
tout, quand on y pense, et elle m'obsède encore plus chez celui qui la juge que chez celui qui la vit. J'adore la manière qu'ont les esprits obtus d'ostraciser la différence. Je trouve que c'est
une cruauté très représentative de la société moderne, et je pense en parler dans tous mes prochains films ». « Lawrence anyways », son prochain film, évoquera d’ailleurs le sujet délicat de la
transexualité dans une perspective inédite : l’histoire d’un couple au sein duquel le garçon souhaite devenir une femme et le choix de la fille de le suivre dans sa démarche… Dans le rôle de ce
garçon, on devrait d’ailleurs retrouver Louis Garrel, qui fait déjà une apparition clin d’œil à la fin des « Amours imaginaires ». Attendons, donc, et soyons déjà presque assuré d’être
agréablement surpris par la suite de la carrière prometteuse de Xavier Dolan…