dimanche 3 octobre 2010

Wall Street : l’argent ne dort jamais, d’Oliver Stone (Etats-Unis, 2010)



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Tout le film pourrait se résumer à une seule scène, hautement et joliment symbolique : les deux personnages principaux (le vétéran de Wall Street sorti de prison et le jeune trader plein
d’ambitions) sont dans un taxi lancé à toute berzingue dans New York… Ils ont beau lui demander de ralentir, le chauffeur n’en fait qu’à sa tête. Il manque de justesse de renverser des passants,
mais plutôt que de remettre en cause sa façon de conduire, il injurie les passants et reprend sa course folle et visiblement sans but dans la ville saturée… Ce taxi, c’est la figure même des
financiers de Wall Street, qui « jouent » à faire du fric pour le seul plaisir de jouer, sans se soucier des conséquences et des dommages collatéraux sur les populations. Peu importe si une «
bulle » éclate et amène une crise sans précédent, la meilleure chose à faire est de toujours recommencer le même schéma de pensée, sans la moindre remise en question.

Dans son « Wall Street 2 », reprenant le personnage d’un film des années 80, Olivier Stone pose en effet quelques accusations sur le système financier actuel, corrompu de toutes parts et motivé
par la seule avidité sans limite des requins boursicoteurs… Sauf qu’il ne nous apprend pas grand chose de neuf et qu’il dilue tout ça dans de vagues intrigues sentimentalo-dramatiques d’une
platitude et d’une convention désolantes : on a le petit couple détruit par les secrets, le père qui veut renouer avec sa fille, le coup de la demande en mariage ou du « je suis enceinte » pour
faire rebondir l’intrigue… Malgré la virtuosité de sa mise en scène, toujours stylée et nerveuse, Stone semble se fatiguer lui-même de faire des films. Comment cet ancien provocateur a pu
s’assagir au point de terminer son film avec une apologie débordante de guimauve des vertus du bien-être familial… A moins qu’il ne s’agisse d’une lointaine ironie : le couple s’étant remis
ensemble ne fait finalement que mimer et répéter le recommencement systémique des joueurs de casinos de Wall Street, en attendant le « Big one », lorsque tout s’effondrera pour de bon ?

Reste à savourer le plaisir de voir Michael Douglas dans ce qui restera probablement l’un de ses derniers grands rôles à l’écran et à baver devant l’attachant Shia LaBeouf, dans le rôle pétri
d’ambiguïté d’un jeune idéaliste pourtant voué au culte aveugle de l’économisme, débordant du même cynisme que ses « collègues » de Wall Street… Qu’est-ce qu’on peut aimer le haïr, tout de même,
ce beau jeune homme !































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4 commentaires:

  1. Oliver Stone parait ne plus être le même depuis quelques temps....Il a perdu ce qui faisait de son cinéma quelque chose de vraiment passionnant c'est à dire l'originalité, la critique et la
    violence. C'est vraiment hallucinant sa façon d'être rentré dans le rang du cinéma mainstream....

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  2. Je crois savoir qu'il y a un autre jeune homme, de plus de 90 ans celui-là, qui fait une apparition remarquée dans le film : Eli Wallach ?

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  3. Bruce Kraft a entièrement raison Stone n'a plus le mordant nécessaire - et ce depuis quelques années déjà, le nouveau millénaire n'a pas l'air de lui aller. Le scénario de ce second opus est
    beaucoup plus hollywoodien. de romance optimiste - réaliste donc = happy end navrant. A partir d'un thriller financier Stone réalise plus de 20 ans après un comédie dramatique qui tient plus du
    petit polar sur une vengeance spéculative teintée de mélo familial. Oui c'est bof oui Stone n'est plus le même mais quel plaisir énorme de revoir Gekko ! 2/4

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  4. en effet, le film manque sérieusement de mordant... on a connu stone nettement plus percutant !

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