Note :
Seconde réalisation de l’acteur Louis Garrel, après un premier court-métrage « Mes copains » en 2008, ce moyen métrage est une douceur très belle et très stylée qui ne se refuse pas… L’histoire
est simple : un jeune homme, tailleur dans l’atelier d’un vieil homme malade, tombe amoureux d’une jeune actrice, ce qui remet sa vie en question… Doit-il partir pour l’aimer ou rester par
fidélité à celui qui lui offre de reprendre son atelier ? Mais si l’histoire est simple, son traitement est plus travaillé, plein de finesse et de subtilité. Louis Garrel parle des sentiments
avec beaucoup de naturel et sans pathos. Il parvient à rendre ses personnages touchants et émouvants sans jamais grossir les traits. Il y a une légèreté, une liberté, dans sa façon de filmer, qui
transforme son film en une belle promesse pour l’avenir ! On sent qu’il aime ses acteurs, qui sont aussi souvent ses amis : aucun personnage n’est expédié trop rapidement ou laissé de côté trop
facilement... On aime aussi cette enchaînement de saynètes désarmantes de simplicité et de grâce, dans un noir et blanc bienveillant et rassurant : le regard perdu de Léa Seydoux, Arthur Igual
courant dans les rues de Paris (jamais à l’heure, mais tétanisé à l’idée de prendre le métro…), les voix-off lumineuses et poétiques (dont celle, surprise et amusante, de Louis Garrel lui-même,
pour un intermède étonnant), une conversation entre un vieil homme qui a survécu aux horreurs de la vie et un jeune homme qui ne sait pas quoi faire de la sienne… Entre lyrisme et tendresse,
Louis Garrel signe vraiment un très bel ouvrage.
Mise en perspective :
- Le Festival Paris cinéma 2010 vu par Phil Siné, Part II
- Le mariage à trois, de Jacques Doillon (France, 2010)
- Les amours imaginaires, de Xavier Dolan (Canada, 2010)
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