mardi 5 octobre 2010

Le portrait de Dorian Gray, d'Oliver Parker (Etats-Unis, 2009)



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Note :
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Voici un film sorti "direct to DVD" qui n'a pourtant rien de honteux... Certes, l'univers d'Oscar Wilde, dont il s'agit ici, vous l'aurez compris, de l'adaptation de son roman le plus réputé, est
grossièrement caricaturé et exagéré, le film se vautrant bien souvent dans l'efficacité visuelle la plus primaire, histoire d'assurer un spectacle "gore et sexe" digne de ce nom au spectateur.
Mais vue comme une série B sans prétention, cette version du "Portrait de Dorian Gray" demeure des plus plaisante et distrayante...

D'abord, il faut souligner que l'histoire du roman est respectée dans ses grandes lignes. Lorsque l'on entre un peu dans les détails, c'est vrai que la perversité du personnage principal,
influencé par un jouisseur hédoniste élégant, est décuplée à la tronçonneuse : le petit Dorian s'adonne ainsi à des plaisirs luxurieux d'un érotisme torride, dans des scènes de partouzes dignes
d'un lupanar en costumes ! Son cynisme, sa froideur (notamment à la mort de sa femme) sont rendus excessifs, mais cela sied finalement pas si mal à l'ensemble du long métrage, qui verse dans un
excès volontariste et réjouissant, un peu comme s'il s'agissait là de sa marque de fabrique ! A côté de cela, on retrouve des saillies verbales typiquement oscarwildiennes dans les dialogues (du
genre "le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder"), insufflant au film un côté théâtral assez plaisant et réussi, auquel participe d'ailleurs tout l'apparat qui gravite
autour, à commencer par les décors et les costumes à se damner...

Malgré ses libertés, on retrouve finalement l'univers d'Oscar Wilde dans cette relecture cinématographique tout à fait digne du "Portrait de Dorian Gray". Pour preuve, une scène d'homosexualité
subtile et brillamment interprétée entre Dorian et le peintre de son portrait, en vérité amoureux de lui... Malgré une mise en scène un rien poussive (un peu comme si on construisait une petite
cabane au fond des bois avec des tonnes de parpaings et une grue de 30 mètres de haut...), gageons qu'Oscar Wilde en personne aurait applaudi ce spectacle coloré et ébouriffant, à l'univers
fascinant et cohérent... Surtout que les acteurs y sont en outre vraiment formidables : Colin Firth, bien sûr, british jusqu’au bout de la barbe, mais aussi le jeune et lisse Ben Barnes, qui
incarne à merveille ce mélange d'innocence et de cruauté glacée...































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5 commentaires:

  1. salut


    ça me conforte dans l'idée que je dois le voir absolument

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  2. Une bien médiocre adaptation... Mais où Alan Parker avait-il la tête ?! Car c'est bien de sa faute ! Casting impeccable notamment Colin Firth vraiment troublant. Non le problème vient bien du
    scénario et de la mise en scène. Le film s'attarde trop sur ses plaisirs interdits, au final le film est l'histoire d'un homme qui trouve l'immortalité dans le plaisir. Parker n'a pas du lire le
    livre de Oscar Wilde où est-ce vraiment un choix délibéré d'en soustraire toute la psychologie et la philosophie, en clair son véritable contenu et son intérêt ?!?! De loin, de très loin la
    version de 1945 de Albert Lewin est bien meilleure.1/4

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  3. Me voila bien triste d'apprendre qu'alors qu'un courageux osait s'attaquer au mythe Dorian Gray il sort directement en DVD.

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  4. Il va falloir que j'essaie de regarder cette version pour me faire un avis, car je connais surtout celle de 1945 avec Georges Sanders. Un chef d'oeuvre. On y voit même Angela Lansbury, bien avant
    son rôle d'écrivain détective.

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  5. et moi je ne connais pas cette version de 1945 dont tout le monde me parle !! faudrait que j'y remédie...

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