Be bad ! de Miguel Arteta (Etats-Unis, 2010)

 

Note :

 

Michael Cera est bel et bien désormais l’acteur culte des « teen movie d’auteur », ces comédies adolescentes beaucoup plus subtiles et intelligentes que la moyenne… Après avoir joué le petit ami
de « Juno » et avoir erré merveilleusement toute « Une nuit à New York », le voici contrait de devenir « bad » pour les beaux yeux d’une blonde… Dans « Be bad », il interprète Nick Twisp, encore
un adolescent sensible et maladroit, trop timide pour approcher les filles, et plus encore pour parvenir à la révélation ultime : perdre son pucelage ! Vivant au sein d’une famille recomposés de
bras cassés, il est contraint de fuir un temps le domicile avec sa mère et son ami crétin, ce qui sera l’occasion de rencontrer une jolie fille qui, miraculeusement, s’intéresse à lui… Hélas, le
retour à la maison rompra cet idylle de courte durée, mais Nick suivra à la lettre les instructions de sa blonde pour se rapprocher d’elle à nouveau : « sois mauvais ! » Pour cela, il se crée un
double imaginaire : François Dillinger, un gars à la fois français de prénom (pour cette fille qui aime la culture française et voue un véritable culte à Jean-Paul Belmondo époque « Nouvelle
vague », qui s’appelait d’ailleurs François dans « Borsalino ») et cool de nom (Dillinger sonnant quand même rudement mieux que « Twisp »). La France (ou du moins une certaine idée de celle-ci)
est d’ailleurs souvent à l’honneur dans « Be bad », puisque Nick est également fan de chanson française, et tout particulièrement de Serge Gainsbourg. Bien sûr, la figure du double évoque
Gainsbourg et Gainsbarre, avec l’idée du bien et du mal qui se partagent un même individu schizophrène, partagé entre un garçon timide et subtil et un autre plus sournois et déterminé ! Le
résultat sera d’ailleurs un peu le même : conquérir le cœur d’une belle fille malgré un physique un peu ingrat… L’acteur Michael Cera fait vraiment mouche à chaque plan et possède un charme
incroyable avec ses postures de tendre gaffeur ou d’idiot magnifique. Le film en lui-même demeure plaisant à suivre, bien rythmé et drôle de bout en bout… et un long métrage qui donne la pêche et
le sourire au bord des lèvres sur toute sa durée, ce serait quand même rudement dommage de s’en priver !