jeudi 1 juillet 2010

Godzilla & Mothra : The battle for Earth, de Takao Okawara (Japon, 1992)



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Note :
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Suite à la chute d’une méga météorite dans l’océan terrestre, Godzilla se re-re-re-re-réveille à nouveau ! Sauf que ce coup-ci les humains ont encore bien plus de quoi trembler, vu qu’il ne se
réveille pas seul : l’affreux Battra ressuscite… et il est vraiment pas content ! En réalité, Battra est un monstre dont la mission est de défendre la Terre, spécialement contre ceux qui
cherchent à la détruire, y compris les humains qui n’arrêtent pas de la polluer ! Pendant ce temps (à Vera Cruz… ou plutôt sur une île pleine de surprises), des humains, dont une sorte
d’archéologue nippon à la Indiana Jones (qui vient juste de piller un super temple d’on ne sait trop quelle civilisation, au péril de sa vie !), se retrouvent nez à coquille devant un œuf géant…
Le moment de faire une belle omelette ? Eh bien non, vous n’y êtes pas… On décide de ramener l’œuf vers le Japon, pour le bien d’une multinationale. On embarque aussi deux « Cosmos » qui
passaient par là et qui sont des sortes de jumelles lilliputiennes issues d’une civilisation disparue… Ca fera visiblement une belle attraction de foire ! Sauf que tout ça, c’est sans compter que
Godzilla attaque le « convoi exceptionnel » de l’œuf géant en pleine mer, ce qui provoque bien sûr (!) l’éclosion de l’œuf et la naissance d’une larve de Mothra, le grand et gentil protecteur de
la Terre comme l’expliquent les Cosmos… Bon, et tout ça, ce n’est encore que le début !

« Godzilla et Mothra : la bataille pour la Terre », qui fut récompensé par le Prix de la meilleure musique lors des Awards of the Japanese Academy 1993 (excusez du peu, quand même !), est un film
plein d’aventures rocambolesques et de surprises extraordinaires… C’est un « Godzilla » plutôt fortuné, pas toujours très soigné et souvent très kitsch faut pas rêver non plus, mais pourvu de
nombreux décors et de nombreux effets spéciaux ! Une mise en scène parfois très belle et subtile (et très risible aussi, certes) permet d’établir des contrastes saisissants entre les différents
monstres, chacun ayant en quelque sorte son « univers », avec ses couleurs, sa musique, son « cri » (ou plutôt son « son » de radar ou de radiotélescope amplifié). C’est notamment très net entre
Mothra et Battra (on apprendra d’ailleurs que Battra est en réalité un « Mothra sombre », soit le côté obscur du Mothra…), lorsque les deux se métamorphosent en gros papillons (ou en termites
géantes, selon les goûts de chaque spectateur) : très douce et très lente du côté de Mothra, la métamorphose est bercée par une douce musique, les jets de toile dans les airs par la larve pour
former le cocon prennent des allures de feux d’artifice et le tout possède un aspect au fond très poétique ; par opposition, Battra se transforme très vite et très violemment en volant au-dessus
de l’océan, dans des éclairs rouges vifs quasi maléfiques… D’un côté les anges et de l’autre le Diable : on touche la Grâce de très très près !

Mais « Godzilla & Mothra » renferme encore bien des merveilles… sans compter ses audaces extrêmes, à commencer par son discours écologique et presque anti-productiviste par moments : dans la
société japonaise de l’époque, cela relevait d’une modernité très courageuse ! Au fond, si l’astéroïde a réveillé Battra, c’est que les humains détruisent la Terre, et si les Cosmos n’avaient pas
joué les télépathes en chantant et en dansant pour raisonner Mothra, il est fort probable que cette dernière se soit rangée à la cause légitime de Battra… Lorsque sur le bateau attaqué par
Godzilla, un homme veut à tout prix sauver l’œuf pour la société pour laquelle il travaille, l’Indiana Jones local a cette réplique mémorable : « Obéir à une entreprise, c’est sinistre ! » Un
pareil message, qui condamne le profit pour le profit dans une société aliénée au travail, dans un film de la saga « Godzilla » qui plus est, c’est quand même le truc inespéré ! A la fin,
l’humanité se voit accorder une nouvelle chance de bien faire en arrêtant de polluer, grâce à Mothra qui les débarrasse de Godzilla et Battra, et juste avant que Mothra parte à la conquête de
l’espace pour répandre ses beaux idéaux écolos (image finale merveilleusement kitsch et fun !), on entend une phrase prophétique quand même magistrale, suprême conclusion à un film grandiose et
profondément engagé : « Si le 21e siècle s’ouvre dans la sérénité, ayez une pensée pour Mothra », car c’est elle, au fond, qui nous aura sauvé… Aurait-elle malheureusement échoué ?



 



Mise en perspective :



- Jouez à "Oh my Godzilla !" (Le grand jeu de l’été)



- Godezilla, d’Oku Imatumi (Japon, 1984)



- Godzilla vs Megalon, de Jun Fuguda (Japon, 1973)































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2 commentaires:

  1. Tout un programme dit donc. J'ai adoré ton article, ou tu te fou gentillement de la gueule du film (et des Awards Japonnais).

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  2. ah, c'est tellement bien les Godzilla!! je suis fan, vraiment ! :)

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