L’amour c’est mieux à deux, de Dominique Farrugia et Arnaud Lemort (France, 2010)

 

Note :

 

Voici un film « romanticomique » tout à fait charmant, qui marque le grand retour à la réalisation de l’ex-Nul Dominique Farrugia après dix ans d’absence derrière la caméra… D’une apparente
simplicité, « L’amour c’est mieux à deux » cache pourtant une mise en scène plutôt subtile et maîtrisée, aux effets discrets mais bel et bien là, marquant un style et une tenue « cinéma ». Les
deux cinéastes s’inspirent d’ailleurs assez clairement d’un certain cinéma américain populaire, lorgnant très largement du côté de la comédie romantique…

Virginie Efira n’est cependant pas Meg Ryan, et c’est probablement bien mieux comme ça : moins « premier degré », elle parvient à créer une forme de distance avec son personnage. Le film se
rapproche ainsi plus du pastiche, de la parodie de comédie romantique, même s’il en reprend la structure et les aléas avec beaucoup de discipline. Il joue avec les clichés véhiculés par le genre
et crée finalement une atmosphère des plus réjouissante ! Le ton un peu plus « osé » et un peu moins « posé » crée également un décalage bienvenu et peut-être nécessaire de ce côté là de
l’Atlantique…

Dans ces chassés-croisés amoureux plein de rythme et d’allant, les acteurs font merveilles : Clovis Cornillac et Manu Payet forment notamment un duo d’amis des plus drôles et efficaces, ne
serait-ce que par leurs conceptions opposées de la vie amoureuse… Le film fourmille de gags et de séquences souvent hilarantes, tout en conservant une teneur émotionnelle consistante. C’est
d’ailleurs là tout le charme du film : savoir nous faire rire sans retenu pour un peu plus tard faillir nous faire verser une petite larmichette… Sans vraiment révolutionner le cinéma, « L’amour
c’est mieux à deux » nous offre l’opportunité de passer un excellent moment, entre éclats de rire et tendresse, à travers une histoire et des personnages attachants, que l’on quitte presque à
regret sur le quai d’une gare…