samedi 24 avril 2010

Le mariage à trois, de Jacques Doillon (France, 2010)



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Note :
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Cinq personnages. Unité de temps : une journée. Unité de lieu : une maison à la campagne. Unité d'action : une intrigue amoureuse un peu volage, libre et multiple... Jacques Doillon nous livre,
avec son "Mariage à trois", une forme assez proche de la pièce de théâtre et une intrigue qui évoque le vaudeville. Certaines séquences s'y prêtent d'ailleurs très clairement, à commencer par la
scène d'agitation plutôt comique en extérieur, où l'un des personnages menace les autres un fusil à bout de bras... On plonge là de façon assez étonnante dans la pantalonnade, ce qui n'est
cependant pas le ton du film dans son ensemble.

En réalité, le cinéaste explore plus particulièrement dans "Le mariage à trois" ses théories et ses interrogations sur la vie de couple. Le tout est certes traité sur un mode plutôt alerte et
frivole, pour ne pas dire carrément burlesque par endroits, mais Doillon sait cependant approfondir les relations et les psychologies de ses personnages, notamment par le biais de dialogues
abondants. Ainsi, malgré les thèmes du couple libre et libertaire, de l’érotisme, de la chair ou du désir, l’omniprésence verbale donne paradoxalement au film une consistance plutôt cérébrale et
une texture plus intellectuelle… Mais autant de verbiages sonne finalement parfois assez creux et condamne le film à quelques longueurs un peu ennuyeuses. Une dramaturgie un peu plus développée
ou une mise en scène un peu plus dynamique auraient probablement rendu le film un peu plus captivant…

Mais si « Le mariage à 3 » souffre d’un effet de surplace assez déconcertant, il reste quand même tout le talent de ses interprètes pour nous procurer encore un vrai bonheur ! Le plaisir de les
voir tous jouer si malicieusement les uns avec les autres demeure une raison suffisante pour se plonger dans le film avec délectation. Doillon affirme avoir utilisé l’improvisation au cours du
tournage, chose qu’il fait d’ailleurs régulièrement dans son cinéma si particulier. Ici, les acteurs sont doués dans le domaine et font tous preuve d’un jeu irréprochable : le flegmatique Pascal
Greggory, l’intrépide Julie Depardieu, la mystérieuse Agathe Bonitzer… et bien sûr l’excellent Louis Garrel, dont la posture à la fois noble et sauvage réserve toujours des moments de magie
cinétique extraordinaires ! On apprend d’ailleurs au détour d’une réplique que le sperme du beau Louis est mystérieusement très sucré… Mais de cela, on se serait douté à dire vrai, et l’on peut
aisément imaginer alors que qui y a goûté une seule fois ne peut plus alors s’en passer… Comme de la présence d’un tel acteur dans le paysage cinématographique français !































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2 commentaires:

  1. le conservateur anonyme18 mai 2010 à 08:40

    L'affiche est jolie, je trouve, mais, malgré l'étoile, le texte de Phil Siné ne donne pas beaucoup envie de voir ce film de Doillon.


    D'autant que notre éminent critique dévoile la révélation essentielle du film: le sperme du beau Louis Garrel est sucré.


    Le scénario, sur ce point, s'inspire-t-il de la réalité ? On connaît la tendance de certaines cinéastes à cannibaliser (ou vampiriser) leurs acteurs ou actrices...


    Quoi qu'il en soit, les admirateurs et rices (nombreux et nombreuses) de LG ne se contenteront peut-être plus, désormais, d'un bien banal et fade autographe !


    le conservateur anonyme

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  2. pervers ! (mais comme tous les conservateurs finalement...)

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