Cure, de Kiyoshi Kurosawa (Japon, 1999)

 

Note :

 

Un policier enquête jusqu'à l'obsession sur une série de meurtres dont les victimes sont marquées d'une grande croix gravée dans la chair au niveau du cou. Très vite, un jeune homme amnésique est
suspecté d'être à l'origine de ces crimes, par l'influence hypnotique qu'il exerce sur les tueurs... Même si l'histoire imite les thrillers américains bien noirs et mortifères à la "Seven", il
faut bien avouer que le scénario n'est pas le fort de "Cure". Il semble en effet un peu trop hésitant et fantomatique, dépourvu d'une rigueur suffisante pour véritablement convaincre... Et puis
toute la partie finale nous laisse un peu sceptique, dans une incompréhension plutôt perplexe !

L'atout principal du film de Kiyoshi Kurosawa, c'est avant tout son atmosphère. Le cinéaste sait créer une image originale et un monde flottant bien particulier. La mise en scène, pourvue
notamment de plans d'ensemble jouant sur la durée, laisse une impression froide et glaçante, d'un univers sombre et terrifiant. La violence n'est pas vraiment esthétisée comme aurait pu le faire
un réalisateur américain, mais plutôt brute, rendue à l'image dans toute sa lenteur et son atrocité. La thématique de la psychanalyse, et bien plus encore de l'hypnose, fait basculer le film dans
un mystère étrange et déstabilisant. On ne comprend pas toujours tout, mais on est comme happé et nous-même hypnotisé par cette ambiance travaillée et plastiquement très intéressante. Le
personnage du jeune suspect exerce son emprise sur le spectateur lui-même et laisse le film glisser doucement aux frontières du fantastique...