jeudi 8 avril 2010

Basket case (Frères de sang), de Frank Henenlotter (Etats-Unis, 1982)



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Note :
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« Basket case » est le tout premier film issu du cerveau malade du cinéaste culte Frank Henenlotter, adulé dans le petit cercle des fans extrêmes du cinéma de genre. Tourné à la va-vite, avec peu
de moyens, dans des bas-fonds new-yorkais glauques à souhaits et avec des acteurs parfaits dans leurs rôles de marginaux urbains, cette première œuvre est déjà un coup de génie en matière de
mauvais goût (parfaitement assumé et revendiqué) ! En anglais, l’expression « basket case » désigne justement les cinglés et les cas désespérés, ce qui est parfaitement raccord avec la « faune »
de gens louches et inquiétants présente dans le film… Dès le titre, cette série Z fourmillant de trouvailles démontre ainsi sa richesse polysémique, puisque si l’on reste à un degré de lecture
basique, « basket case » désigne avant tout le « cas du panier » en osier que transporte partout avec lui le personnage principal et dont on ignore un bon moment ce qu’il contient…

Même sans parler de la mise en scène ou des effets spéciaux bien immondes, rien que l’intrigue impose déjà une vision bien crasse et torturée sur le monde. Le jeune Duane débarque pour la
première fois à New York, accompagné de son fameux panier dont il ne se sépare jamais et qui attire la curiosité ou la convoitise. Il atterrit dans un hôtel bien miteux et une série de meurtres
atroces commence alors… On apprendra peu à peu que le panier contient en réalité le frère siamois de Duane, qui est une petite créature sanguinaire constituée essentiellement d’une tête et de
bras. Séparés sur la demande du père alors que Duane était adolescent, Belial (c’est le nom du siamois monstrueux) entraîne son frère sur la pente de la vengeance, en assassinant un à un les
médecins responsables de leur séparation… Parallèlement, Duane va tomber amoureux de la secrétaire d’un des médecins, et lorsque Belial apprend qu’il la voit en cachette, sa crise de jalousie
aura bien entendu des conséquences sanguinaires tout à fait exceptionnelles !

En sommes, le scénario de « Basket case » est une pure abomination, malsaine à souhait, mais qui arrive à mettre en scène avec force les pires comportements humains, qu’il s’agisse de bestialité,
d’avidité, de jalousie ou de perversité… Malgré une faiblesse de moyens et des effets spéciaux qui prêtent souvent à sourire, le film parvient pourtant à faire exploser une puissance visionnaire
et unique à l’écran ! Cherchant à repousser toutes les limites de la décence, mélangeant avec bonheur et assurance les genres (horreur, gore, série B à Z à tendance X…), Henenlotter met toute sa
conviction au service d’une œuvre originale et finalement plutôt courageuse. Sa mise en scène oscille entre le style obsessionnel des premiers films de Brian De Palma (le titre français, « Frères
de sang », évoque d’ailleurs un certain « Sœurs de sang », où il était déjà question de… siamoises !) et l’atmosphère malsaine aux dérives organiques des débuts de David Cronenberg… De belles et
brillantes influences tout de même !

Du côté des acteurs, ils s’avèrent tous absolument extraordinaires ! Ils excellent dans la médiocrité et c’est justement cela qui les fait transcender une œuvre complètement barge et foutraque !
Kevin Van Hentenryck est délirant dans la peau de ce jeune homme névrosé, Terri Susan Smith est l’incarnation fabuleuse de la pauvre fille secrétaire intérimaire et prête à se faire sauter par
n’importe qui, et l’inénarrable et exaltée Beverly Bonner, dans le rôle de la pute au grand cœur, rappelle presque la fabuleuse Divine des films de John Waters… Une autre référence qui sied comme
un gant au cinéma indescriptible et si particulier d’Henenlotter !

Injustement inconnu du grand public, certes réservé à un public averti, « Basket case » appartient à ces œuvres immenses et inclassables du patrimoine cinématographique, dont seuls ceux qui l’ont
vu connaissent leur chance !



 



Mise en perspective :



- Elmer, le remue-méninges, de Frank Henenlotter (Etats-Unis,
1987)































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5 commentaires:

  1. salut à toi


    je me fais rare en ce moment


    du papier à retirer des murs de ma chambre


    et je fais ça en rentrant du taf le soir


    même pas le temps d'aller au cinéma (et donc d'écrire)


     


    amitiés

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  2. sur priceminister, tu devrais trouver les 2 suites en VOST mais elles sont très dispensables. Par contre, du même réal, je te conseille bad biology (ou sex addict) et évidemment elmer le remue
    méninges ainsi que Frankenhooker.

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  3. ça s'appelle dissout colle mais comme c'est de la tapisserie recouverte de peinture; les pores du papier ont du être comblés par la peinture et le produit a du mal à agir efficacement

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  4. cinéaste de talent que Frank Henenlotter mais malheureusement méconnu avec cette oeuvre très inspirée par les films avec des freaks. Clairement, un très bon film !

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  5. Moi j'ajoute Frankenhooker aux conseils !


    Mais je ne dis pas à quel point ça me fait plaisir de voir tes 3 étoiles !


    Manquerait plus que tu te tapes l'intégrale Rob Zombie pour l'effet cerise sur le gateau !

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