vendredi 26 mars 2010

Tarzan, l’homme singe, de W.S. Van Dyke (Etats-Unis, 1932)

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Note :
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Ce « Tarzan » est le premier d’une (trop ?) longue série de films, où « l’homme singe », l’homme « bête », est incarné par le légendaire et viril Johnny Weissmuller… Il raconte la rencontre de
Jane, jeune femme de la haute société partie jouer les exploratrices au cours d’une expédition à la recherche d’un hypothétique cimetière d’éléphants plein d’ivoire, et de Tarzan, un homme étrange
vivant dans la jungle parmi les animaux, faisant copain copain avec les chimpanzés et les éléphants… W.S. Van Dyke réalise un film en parfait « exécutant » et en bon « faiseur », qui se révèle
ainsi un simple et pur divertissement grand public, juste bon à impressionner les yeux des spectateurs ébahis du début des années 1930, un peu à la façon d’un « Avatar » aujourd’hui, si l’on y réfléchit… Incluant notamment de nouvelles techniques de
tournage pour l’époque, qui paraissent aujourd’hui complètement ridicules et dépassées : incrustations des acteurs sur des fonds où sont projetées des images proches du documentaire et du
naturalisme, sur la jungle ou les tribus autochtones… Entre les faux crocodiles, les « hippopotames fous » et les lions patauds, on a plus l’impression de faire la visite dominicale au zoo du coin
que de partir pour un safari inattendu ! Les acteurs sont eux aussi vraiment risibles : entre une Jane qui a l’air de faire exprès de tomber d’une falaise (juste histoire de se faire remarquer…) et
un Tarzan capable de pousser son fameux cri avec la même aisance aussi bien depuis le sommet de son arbre qu’à la surface de l’eau alors qu’il est en train de nager, eh ben on n’est pas gâté !

On pourrait également reprocher à ce long métrage un sous-texte un peu douteux, aux limites du colonialisme et de l’esclavagisme : on pense notamment au massacre des pygmées par des héros «
positifs » à la fin du film ou à l’intérêt accordé à la vie des « nègres », dont la valeur n’est évaluée qu’au contenu des sacs qu’on leur fait porter, lorsque l’un d’eux fait une chute mortelle
d’une montagne… Mais bon, c’est tout le côté « vintage » d’un certain cinéma qui n’existe que dans la mouvance de son temps !

Ce que le film réussit le mieux, par contre, ce sont les moments d’intimité entre les deux personnages principaux. Il y a un charme suranné et amusé à voir ainsi Jane et Tarzan s’apprivoiser
mutuellement, à coup de tirades mythiques : « Toi Jane, Moi Tarzan ! » Sans compter la sensualité exaltée par le corps dénudé de l’acteur et par les poses suggestives de l’actrice : le film sera
d’ailleurs rattrapé par la censure pudibonde quelques années après sa sortie… Mais il n’y a cependant guère d’autres lianes auxquelles s’accrocher dans ce film, en fin de compte plutôt bête et
pénible pour le spectateur moderne…






























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7 commentaires:

  1. Ah bah nan !

    Un des grands bonheur de mon enfance...
    En plus je viens juste de m'offrir l'intégrale de tous les Tarzans avec Weissmuller...

    C'est de l'art naïf ce film... où est donc passée ton âme d'enfant ?
    (Qui a dit "dans ton cul" ?!!!)

    En tous cas je sens que ça va être le prochain lot des degrés de séparation lol

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  2. Le coup de vieux est pour moi ce qui fait son charme, quand au coté colonialiste, tous les films hollywoodiens de l'époque puent le racisme à plein nez...
    Il ne faut pas oublier que c'était encore un pays violemment ségrégationniste.
    Mais si l'on devait condamner tous les films qui sont "colonialistes" ou racistes à l'époque, tout les westerns, tous les films d'aventures en Inde, en Asie, en Afrique, etc... seraient à jeter à
    la poubelle.
    Autres temps, autre moeurs, on ne peut pas émettre de jugement moral sur un cinéma de pur divertissement, sans aucune teneur politique, qui n'était que le simple reflet de son époque et de ses
    mentalités archaïques.
    Je suis d'accord avec le fait que réaliser un tel film aujourd'hui serait inadmissible (et inconcevable...) mais on ne peut pas regarder ce genre de spectacle hollywoodien grand public et
    "préhistorique" avec un jugement moral contemporain.
    Si encore le film était un pur produit de propagande politique (il y en a eu, à l'époque !), je comprendrais, mais, là, c'est tellement évident qu'il est à mille lieux de se poser ce genre de
    question.
    D'ailleurs, c'est une série de films qui ne se posent aucune question, il me semble, et qui n'ont pour simple but que de divertir gentiment et naïvement.

    Avec ce regard, même son incontestable racisme devient finalement assez drôle.
    Quand un porteur chute d'une falaise ou se fait bouffer par une bestiole, personnellement je prends le parti de trouver ça comique, retrospectivement.
    Et pourtant, dieu sait que je ne suis pas raciste !

    On ne va quand même pas alerter la LICRA et SOS Racisme de l'édition en DVD de ces brulots fascisants, si ?! lol
     ;-)

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  3. Moi c'est la note max sans problème... Comme tu le dis si bien pour l'époque c'était un film impressionnant, rien que ça ça mérite le respect. Dans la même idée des films que l'on considère comme
    des chefs d'oeuvre aujourd'hui risque d'être dénigré dans le futur, je pense qu'on ne peut critiquer la etchnique dépassée qu'en comparaison avec son époque, c'ets plus honnête.

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  4. ce que tu dis Foxart sur le colonialisme et les relans ségrégationnistes USA à l'époque est vrai mais là franchement, ça y va fort tout de même !

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  5. ça a pris un sacré coup de vieux en effet sans compter le côté très colonialiste...

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  6. Je suis d'accord avec Foxart. C'est un film au charme désuet, qui n'a d'autre objet que de divertir. Et pour l'enfant que j'étais dans les année 1970, quand je voyais à la télévision cette série,
    c'était une forme d'exotisme qui me faisait rêvé. Je ne me posais pas la question du colonialisme, du racisme... Par nostalgie, je reste attaché à cette forme de cinéma. Certes, on peut lui
    reprocher beaucoup de travers, son propos, sa technique... Mais ces travers ne sont que le reflet de l'époque à laquelle il a été tourné. J'ai acheté chez Warner l'intégrale. Et je n'ai pas été
    déçu. C'est de la pure nostalgie. Evidemment, cela a vieilli, mais j'y reste attaché. Bien sûr, on n'est pas chez Murnau, Lang, Chaplin, Frayer ou Eisenstein. Mais ce n'est pas ce que je
    recherchais à l'époque où j'ai vu ces films pour la première fois. Et ce n'est pas ce que je recherchais en achetant les DVD. Je cherchais quelque chose de mon enfance...

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  7. Tout d'abord, le fameux "Frayer" de mon précédent message est évidemment le grande CT Dreyer. Vilaine faute ! Très vilaine ! Tu ne crois pas si bien dire en parlant de Madeline de Proust, puisque
    ce dernier est mon écrivain préféré ! Pour certains films, c'est bien sûr le cas. D'autant que j'ai été cinéphile assez tôt. Mais pour certains films, comme ceux de Chaplin ou de Murnau ou de
    Lang, que j'ai vu avant l'âge de 18 ans, cela va au-delà, car là on est dans une autre dimension, universelle...

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