Nine, de Rob Marshall (Etats-Unis, 2010)

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Note :

Hommage raté et appuyé à Fellini ? Accident industriel et naufrage coûteux ? Aberration infinie et d’un abyssal ennui ? A vrai dire, un peu tout ça à la fois… Alors perso, je dis « nein » à « Nine
» ! C’est désolant à dire, mais rien, absolument rien, ne peut être sauvé dans cette comédie musicale de Rob Marshall. On y suit l’itinéraire d’un cinéaste italien super chaud lapin en manque
d’inspiration… et toutes les femmes qu’il se tape ne semblent guère faire effet sur son art. Le personnage interprété par Daniel Day-Lewis passe tout le film à essayer d’écrire un scénario sans y
parvenir et on a un peu l’impression que le film que l’on est justement en train de regarder est lui-même dépourvu de tout scénario : étrange phénomène de mise en abyme… Bien sûr, Fellini lui-même
n’avait pas besoin de scénario, mais ses films se remplissaient de poésie, de nostalgie… que l’on ne retrouve ici à aucun moment ! Dans « Nine », tout est froid et figé, et même toutes les
merveilleuses actrices que l’on voit défiler assez mécaniquement dans des poses pourtant ultra sexuées semblent devenues incapables d’exprimer la moindre émotion… Lors des numéros chantés et
dansés, on a plus l’impression d’être devant un magazine de mode sur papier glacé que devant une comédie musicale pour grand écran. Aucune chanson n’a d’ailleurs vraiment de relief ou nous reste en
tête après la projection, ce qui n’est visiblement pas très bon signe… On se demande bien comment Rob Marshall a pu rater aussi magistralement son film, qui explose pourtant de gros moyens à
longueur de pellicule. La faute sans doute à une mise en scène trop « pub », « chic » et glaçante, au montage carrément calamiteux et pénible, aux effets souvent ampoulés ou parfaitement inutiles,
qui fait tourner le long métrage à vide et plonge par là même le spectateur dans la plus complète neurasthénie. A fuir…

Mise en perspective :
- Brigadoon, de Vincente Minnelli (Etats-Unis, 1954)
- Un Américain à Paris, de Vincente Minnelli (Etats-Unis, 1951)
- La reine des pommes, de Valérie Donzelli (France, 2010)