samedi 20 mars 2010

La collectionneuse, d’Eric Rohmer (France, 1967)

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Note :
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Quand un collectionneur rencontre une « collectionneuse », ça donne un affrontement tendre et facétieux, imbibé de philosophie pratique, dans un film d’Eric Rohmer, le quatrième volet de la série
des « Contes moraux ».

C’est l’été, et Adrien laisse s’envoler seule sa petite amie pour Londres, prétextant de son côté la vente d’un objet d’art qu’il doit conclure avec un autre collectionneur. En réalité, il va
surtout profiter de l’occasion pour occuper tout son temps libre à ne rien faire, en s’installant dans une grande maison avec Daniel, un ami vaguement artiste. La quête du néant absolu va alors
devenir la véritable gageure de ses vacances, malgré l’immense difficulté que l’accès à la plus totale inactivité semble revêtir. L’oisiveté ne serait donc pas à la portée du premier venu et Adrien
dira lui-même que dans la société actuelle, il faut du courage pour ne pas travailler !

Cette recherche du vide comme précepte existentiel sera néanmoins gênée par l’arrivée d’Haydée dans la maison, qui viendra en quelque sorte « ravir » (au sens de ravissement) le personnage de son
nihilisme estival. Butinant de garçon en garçon, Adrien la définira comme une « collectionneuse », accumulant les liaisons à dessein, la rapprochant ainsi de lui par le vocabulaire, le terme de «
collectionneuse » évoquant bien entendu son « métier »… Peu à peu se joue un jeu étrange et pervers entre les deux personnages, lui poussant Haydée dans les bras de Daniel avant de le regretter, et
elle refusant effrontément d’ajouter le « collectionneur » à sa propre collection… Adrien finira par repartir vers son amie, la queue entre les jambes (si l’on puit dire).

Badinage sentimental bien plus complexe qu’il n’y paraît, comme c’est souvent le cas chez Rohmer, « La collectionneuse » se veut tour à tour une réflexion sur l’amour, la fidélité et sur l’art.
Confondant les deux, le cinéaste parvient à établir en fin de compte un « art d’aimer » absolument passionnant et bien souvent savoureux… Les acteurs sont frais et possède cette « sensualité
cérébrale » des personnages rohmeriens : on retrouve un Patrick Bauchau jeune et beau, et Haydée Politoff incarne une collectionneuse parfaite et exubérante, dans une mouvance très « nouvelle vague
»…

Mise en perspective :
- Le rayon vert, d’Eric Rohmer (France, 1983)






























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3 commentaires:

  1. Télérama a édité récemment un coffret regroupant l'intégrale de Rohmer pour 60€ les 21 DVD (22 films).

    C'est disponible ici:

    http://boutique.telerama.fr/index.php/dvd-et-cd/coffret-dvd-eric-rohmer.html

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  2. ah tiens je savais qu'ils allaient le sortir, je ne savais pas qu'il était déjà dispo... c'est vrai que le rapport qualité / prix est impressionnant... même si les films n'ont pas coûté très chers
    de toute façon... héhé

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  3. C'est un de mes Rohmer préférés !

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