Daybreakers, de Michael & Peter Spierig (Etats-Unis, 2010)

Note :

Et si dans un futur pas si lointain, les vampires devenaient bien plus nombreux que les humains et prenaient le contrôle de la planète, au point de rendre l’espèce humaine en voie d’extinction…
Mais problème pour les vampires : comment se nourrir sans un peu de sang humain ? Surtout que c’est pas joli joli à voir un vampire affamé… Heureusement, le bel Edward (mais rien à voir avec «
Twilight » !) est un vampi-scientifique qui refuse de boire le
sang humain (toujours rien à voir…) et cherche un substitut alimentaire. Sauf qu’il va trouver encore mieux en rencontrant des ex-vampires redevenus humains !

Avec « Daybreakers », on se situe dans la série B, oui, mais la série B de luxe ! Un peu la Mercedes du cinéma d’exploitation, en somme, si tant est qu’un tel paradoxe puisse exister… Le filon du
vampire est déjà surexploité ces derniers temps au cinéma, mais là au moins on est plus du côté de la série « True blood » que des vampires neuneu de «
Twilight ». Le mythe du vampire est respecté dans ce qu’il a de
plus violent et de plus pulsionnel ! Et puis le scénario de « Daybreakers », aussi délirant soit-il, reste plutôt futé, bien construit, cohérent et finalement très intéressant, renouvelant un peu
le genre, le côté scientifique en plus…

Même si les premières minutes nous font craindre le pire, le film retombe très vite sur ses pattes et enchaîne les éléments que l’on attendait, certes, mais qui font rudement plaisir à voir : du
vampire sanglant et prédateur (comme on les préfère !), Ethan Hawke (beau comme au premier jour !), une tête qui explose, des tas d’idées sympas (un « subwalk » pour circuler en plein jour, des
voitures équipées d’un système de conduite diurne…), un Sam Neil puissant coincé entre une tenue rigoriste et ses instincts vampiriques, des scènes d’action et des effets spéciaux à fond la caisse,
un zeste d’humour, une jolie humaine, la séquence obligée où on voit Ethan Hawke torse nu… Plein de jolies choses en fait !

Dans un monde où le cours du sang augmente comme le prix du baril de pétrole dans le notre, il est assez amusant aussi de noter à quel point la transposition socio-politico-économique d’aujourd’hui
dans un futur peuplé de vampires est assez fine et pertinente. Les intérêts financiers des entreprises priment sur tout et même si Edward / Ethan trouve un ersatz au sang humain, on lui dit
clairement qu’on continuera à commercialiser le sang humain pour ceux qui en ont toujours les moyens… Les visions urbaines où errent des tas de vampires de plus en plus pauvres et malheureux,
véritables clochards littéralement « en manque » du précieux liquide rouge, sont aussi un mémorable hommage à tous les laissés-pour-compte de nos sociétés modernes désolidarisées…