samedi 20 février 2010

Love story, d’Arthur Hiller (Etats-Unis, 1970)

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Note :
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Quand un « fils à papa » tombe amoureux d’une fille d’origine modeste et se brouille avec sa famille pour l’épouser, et qu’ensuite sa nouvelle femme se meurt d’un cancer… Eh bien ça donne un film
mythique : « Love story ». Film culte pour les uns, sur lequel on ne pleurera jamais assez, ou film cucul la praline de midinettes pour les autres, le débat n’a jamais vraiment été tranché au fil
des quarante années que pèse désormais l’œuvre emblématique du cinéaste Arthur Hiller… Force est de constater cependant que le film existe encore aujourd’hui et qu’il a su marquer les esprits comme
une évidence.

La simplicité du sujet fait justement sa force. Hiller signe un mélodrame puissant et flamboyant, qui suit le fil d’une histoire d’amour forte, mais qui devra s’achever tragiquement, comme toutes
les plus grandes histoires d’amour ! Plusieurs fatums viennent d’ailleurs alimenter le tragique de l’histoire : les deux personnages appartiennent à des classes sociales diamétralement opposées, ce
qui obligera le garçon à rompre avec son père (et par là même à toute sa belle fortune !) pour épouser sa belle, façon finalement assez fine d’aborder en toute discrétion les phénomènes de lutte
des classes aux Etats-Unis… Mais c’est surtout la mort, bien sûr, qui finira par les séparer définitivement ! Et là, préparez vos mouchoirs, parce que les séquences larmoyantes à la pelle, de
patinoire en chambre d’hôpital, ajoutées au talent des comédiens et au thème musical lancinant et immortel, sont capables de vous achever complètement… ou pas ! Parce qu’il est vrai que l’on peut
avoir une toute autre réaction à la vue de « Love story » : on peut trouver le film trop appuyé ou cliché, et finalement assez artificiel dans les situations qu’il présente. On a le droit de
trouver les démonstrations d’amour du couple formé par Ali MacGraw et Ryan O’Neal parfaitement ridicules : les voir courir et batifoler dans la neige au ralenti, leurs airs de jeunes mariés tout
proprets, baignant d’innocence et de naïveté…

Pourtant, reconnaissons à « Love story » un charme tout à fait aimable et désuet, peut-être dû à l’universalité de son histoire, à la gravité de son sujet traité avec une certaine légèreté, à la
candeur et la tendresse des deux acteurs, pour qui on éprouve d’emblée une forte sympathie… avant même d’éprouver (ou non) une forte empathie pour leurs personnages ! On peut aussi retenir du film
son petit vivier de répliques cu-cultes, qui ont marqué les conversations potaches de tous ceux qui l’ont vu : « Elle était belle et intelligente, elle aimait Mozart, Bach et les Beattles… et moi !
» Et puis surtout l’inénarrable « L'amour, c'est n'avoir jamais à dire qu'on est désolé » (« Love means never having to say you're sorry »), repris en se moquant quelques années plus tard par
Barbra Streisand dans « What’s up, doc ? », alors qu’elle
donne la réplique à un certain… Ryan O’Neal !






























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4 commentaires:

  1. Voila un succès phénomènal que je n'ai jamais compris... Pour moi c'est un vrai navet et le pire tire larme qui soit... du coup je ne marche pas mais je ne pleure pas non plus...

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  2. Quelle chronique audacieuse, tu n'en finiras pas, Phil Siné, de nous étonner !

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  3. Ben la seule fois où je l'ai vu je devais être une ado., biensûr j'ai beaucoup pleuré, et si je le revoyais aujourd'hui je pleurerais probablement presque autant (c'est bien là mon
    problème !)...Mais je m'en voudrais parce que c'est un cinéma larmoyant qui me paraît très américain et très facile fait avec de grosses ficelles.
    Du reste je trouve ta critique assez touchante.

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  4. bah c'est mignon quand même... et puis on sent une forme de sincérité dans le film, malgré ses effets un peu faciles...

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