dimanche 28 février 2010

Ander, de Roberto Caston (Espagne, 2010)

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Note :
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Ander est un paysan ayant passé la quarantaine dans le Pays Basque espagnol. Son quotidien, c’est traire (les vaches), bêcher (la terre) et puis se taper un peu la « pute » du village avec son
copain de voisin, même si celle-ci n’est qu’une pauvre fille avec enfant abandonnée par le père… Ander habite seule avec maman, dans un très vieil appartement… enfin plutôt dans une vieille ferme
en pierre, qui en impose et qui ouvre et ferme d’ailleurs le film, dans un plan séquence silencieux et mystérieux, un peu comme la maison d’« Amityville »… enfin, si l’on veut ! Sa sœur, de presque 15 ans de moins que lui,
est sur le point de se marier, et bien sûr pour lui, c’est un peu la honte… Et paf ! V’là t’y pas qu’il se casse la guibole et qu’il faut engager un employé pour s’occuper des bêtes et du terrain…
Ce sera José, un jeune travailleur péruvien, qui se portera volontaire, et avec qui Ander va nouer des liens de plus en plus forts et ambigus…

Tout semble assez brut et primitif dans le cinéma de Roberto Caston, mais c’est justement ce qui le rend finalement si attachant et émouvant… Notamment sa façon de filmer ses personnages : les
plans durent, les scènes prennent le temps… Et c’est grâce à cette durée que les relations peuvent s’installer en douceur, que l’on peut voir surtout Ander et José s’apprivoiser lentement… et
s’aimer ? Isolé en milieu rural et pétri de valeurs et de traditions plutôt rétrogrades, Ander est d’abord très choqué par son trouble à l’égard de José… Comment arriver à concilier ce qu’il a
appris avec ce qu’il vit aujourd’hui ? Et surtout comment l’assumer par rapport à sa famille ou à ses rares amis ? C’est un peu la problématique que pose avec douceur et subtilité ce film assez
beau et tendre, presque naturaliste.

Le premier contact sensuel entre les deux compères est montré avec une crudité inouïe : devant des urinoirs le jour du mariage de sa sœur, Ander se fait sodomiser debout par José, juste avant
d’aller vomir dans le lavabo… Forcément, le choc est assez violent pour qui n’a encore jamais ressenti l’amour ! Mais contre toute attente, c’est cette rudesse et cette bestialité tranquille, comme
apprivoisée, qui donne justement toute sa douceur à ce long métrage, finalement pudique et très romantique, comme la pirouette finale vient nous le prouver, en proposant une très belle résolution
des dilemmes qui tarabustent les divers personnages… Un beau film à apprivoiser discrètement.






























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3 commentaires:

  1. J'ai très envie de voir ça...

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  2. Bonsoir phil encore une affiche qui me donne envie d'aller me faire une toile.
    Merci tu fais un boulot épatant j'adore bizous à bientôt

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  3. je crois que finalement je vais demander à mon amoureux de devenir projectioniste hihihi (c'est à grâce à toi) bizous et à tout de suite j'ai lu que tu avais fait un mail donc je cours lire tout ça
    bisous

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