lundi 25 janvier 2010

Türkish Star Wars, de Cetin Inanç (Turquie, 1982)


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Note : hum... quoi, c'est un film ?



 



Avec « Türkish Star Wars », on touche du doigt le nanar suprême ! On est définitivement ici dans le haut de gamme (ou le très bas, je ne sais plus) du cinéma bis, ter, quater… que sais-je ! Dans
le genre ringard et n’importe nawak, disons-le clairement : on ne fait pas mieux ! (ou pire, donc…)

Ce film Turc tourné dans la foulée des premiers films de la saga de George Lucas, sans doute pour concurrencer les films à succès sur le marché national (le plus drôle, c’est de se dire que ceux
qui l’ont fait pensaient probablement faire « leur » grand film à succès… c’est beau, parfois, d’avoir la foi !), démarre très vite et très fort… On a droit tout d’abord à un long et pénible
prologue introductif pour nous donner la situation actuelle de l’univers, entre les humains et les méchants extraterrestres : sauf que c’est tellement monocorde et bourré de contradiction que
c’est finalement à n’y rien comprendre ! Le tout est débité sur des images spatiales du premier « Star Wars » (oui oui, le film original de Lucas, pillé allègrement et sans la moindre honte),
montées avec des images de deux « chevaliers turcs dans l’espace », qui combattent à bord de leurs petits vaisseaux… Malheureusement, badaboum ! ils s’écrasent sur une planète inconnue, où
l’aventure va se poursuivre à un rythme trépidant !

Non content de piquer les plans de combats intergalactiques du véritable « Star Wars » et comme le pseudo-« réalisateur » ne devait pas en aimer la musique originale, il colle à son « Türkish
Star Wars » la partition d’« Indianna Jones », qu’il balance en boucle à chaque petite scène d’action… c’est à dire souvent ! Dès leur arrivée sur la planète, les deux z’héros se battent avec des
méchants, puis se font prisonniers, puis se re-battent avec d’étranges créatures (comme par exemple des grosses peluches rouges à qui on peut couper les bras à mains nues, ou un robot qui répète
toujours ses phrases au moins trois fois), puis aident des esclaves (dont une magnifique femelle, que l’un des deux chevaliers se taperait bien), puis se battent encore, et ainsi de suite… Le
film semble faire des boucles qui semblent ne jamais vouloir se terminer, alternant aléatoirement scènes de combats avec d’improbables créatures très très moches (le plus souvent des acteurs dans
des costumes faits avec quelques morceaux de tissu récupérés à la poubelle) et des moments de dialogues longs et chiants, tellement soporifiques et cryptés qu’ils ne veulent plus rien dire !

Tout ça est bien sûr mal filmé, mal monté, mal joué, mal truqué (non ce n’est pas écrit « mal turqué »)… Un film pire encore que ceux d’Ed Wood : on passe ici du jour à la nuit puis de nouveau au
jour encore plus vite que les changements de plans ! On pense à ces bonds que font constamment nos deux larrons sur les rochers (des cascades de malades on vous dit !), à ces autres sauts sur
trampolines ou ces pirouettes ridicules qu’ils peuvent faire pendant leurs combats. On a droit également à une magnifique séquence d’entraînement, où ils frappent dans des rochers et finissent
par les fendre en deux à mains nues ! Tous les décors sont bien sûr garantis en carton pâte, tout comme les costumes sont ultra kitsch et les accessoires font toc, ressemblant comme deux gouttes
d’eau à des jouets pour enfants ! Les scènes « cultes » s’enchaînent, avec notamment un super méchant qui passe son temps à apparaître et disparaître et à répéter qu’il sera le maître du monde en
suçant du cerveau humain (car l’espèce humaine a l’air d’être la seule dans l’univers à utiliser son cerveau ?), ou encore un de nos chevaliers qui trempe ses mains dans le métal fondu d’une épée
magique ridicule pour en ressortir avec des gants de cuisine flambants neufs censés figurer que ses poing sont maintenant invincibles… Yeah !

Avouons-le, le « film » (si l’on peut le désigner ainsi) demeure très largement ésotérique et plonge souvent le spectateur dans un ennui consterné (je vous conseille de voir la chose en plusieurs
fois !), mais il s’agit cependant là d’une « expérience » unique et improbable, qu’il convient d’avoir fait pour tout amateur de nanars qui se respecte ! Surtout que le film sait se faire drôle
malgré lui à de très nombreux moments, notamment lorsqu’il essaie justement de devenir sérieux en proposant quelques réflexions hautement philosophiques… Quand un des personnages principaux
reproche à son compère de toujours rire de tout, celui-ci rappelle que la guerre atomique n’aurait jamais eu lieu si l’homme savait se faire moins sérieux ! Et pour vous achever là, je vous
propose les derniers mots hallucinants qui viennent parachever cette œuvre calamiteuse : « Il ne peut y avoir de monde sans humain, ni d’humain sans monde, parce que l’humain est ce qu’il y a de
plus précieux dans l’univers. Protégez votre futur, parce que le futur réside dans la paix. Celui qui donne vie à la paix, sans aucun doute, est humain ». Voilà de quoi méditer…



Mise en perspective :



- Le mini-site dédié sur Nanarland



- Votre cadeau de Noël : voir le film en 9 parties sur Youtube































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6 commentaires:

  1. le plus gros nanar de tous les temps et un véritable ovni du cinéma. Bon maintenant, à quand un film de Bruno Mattéi ?

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  2. très bonne question ! Le plus connu est virus cannibale. Mais bon, il faudrait que tu vois également robowar (en allant chez moi, tu trouveras le film et tu pourras voir un extrait). D'ailleurs,
    tu trouveras de nombreux films du réal sur mon blog.

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  3. Et comme je suis généreux, voici le lien pour aller voir le trailer de Robowar sur youtube: http://www.youtube.com/watch?v=Vuj7sRNK4FU


    Le Predator du pauvre ! Je veux bien que tu me dises ce que tu en as pensé.

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  4. Enorme la phrase de la fin ! J'imagine le scénariste qui a pris trois mots clés de son livre de philo et qui les a fait mixer par un enfant de 5 ans.

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  5. Un film métaphysique pour enfants, voilà qui expliquerait beaucoup de choses ! :)

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  6. Pour Vincent Dawn c'est normal: va sur mon blog dans la rubrique recherche et tape Bruno Mattéi. J'ai fait un article sur ce réalisateur et certains détails te paraîtront plus clairs.

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