vendredi 15 janvier 2010

Scanners, de David Cronenberg (Canada, 1981)



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Note :
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Les « scanners » sont des êtres hors norme capables de « scanner » les gens et de lire dans leurs pensées… voire de les contrôler et de les tuer rien que par leur volonté ! Cet étrange film de
science-fiction n’a pas super bien vieilli, soyons honnête, notamment en terme de rythme et d’efficacité, mais il témoigne d’une originalité incroyable et d’une signature unique et
audacieuse…  David Cronenberg nous plonge en effet dans un univers très particulier, à l’aspect très clinique et glacé et à la mise en scène découpée au scalpel, qui donne l’impression au
spectateur d’être autopsié vivant !

Le plus intéressant dans « Scanners », c’est la capacité du cinéaste canadien de capter l’attention de son spectateur en ne montrant strictement rien… Entendons nous bien : le film n’est
largement pas dépourvu d’effets spéciaux, notamment avec des incendies et des accidents de voitures, mais surtout avec cette tête qui explose face caméra (séquence devenue culte !)… Cependant,
les scènes de pures tensions restent souvent celles où les scanners sondent les individus ou s’affrontent entre eux à distance, visiblement au prix d’un rude effort mental… Du coup, on ne voit
(ou entend) que les acteurs se tordre en simagrées à l’écran et la musique tonitruante d’Howard Shore devenir pur son strident et insupportable ! C’est dans ces scènes filmant le vide absolu,
suggérant le seul bouillonnement cérébral tout intérieur des personnages, que se révèle l’immense talent de Cronenberg…

Malgré sa froideur et ses maladresses (le montage, parfois, est très déstabilisant), « Scanners » condense pourtant toutes les thématiques que le réalisateur développera par la suite dans son
cinéma, de façon quasiment compulsive et obsessionnelle…  On y retrouve notamment les expériences biochimiques, le goût prononcé pour « l’organique », et même une atmosphère très « high-tech
» et futuriste, concentrée dans le bâtiment à l’architecture moderne de la société Consec, qui poursuit des recherches sur les scanners via un super ordinateur intelligent… La fusion entre le
corps humain et la machine est d’ailleurs intensément illustrée dans la scène où le héros parvient à « pénétrer » la pensée de l’ordinateur via un téléphone ! Les principes de « pénétration » ou
de masturbation intellectuelle sont habilement développés, notamment lors d’une séquence assez surréaliste à l’intérieur d’une tête humaine géante… L’affrontement final entre les deux scanners,
l’un méchamment mégalo et l’autre pas trop d’accord avec lui, demeure lui aussi un grand moment de cinéma cérébral et cronenbergien, qui s’achève d’ailleurs sur une belle ambiguïté… Tout
l’intérêt de « Scanners » reste ainsi ces magistrales projections que l’on peut y voir de l’œuvre à venir d’un des plus grands noms du cinéma fantastique !



 



Mise en perspective :



- Rubber, de Quentin Dupieux (France, 2010)































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9 commentaires:

  1. personnellement, j'y vois un film fantastique complexe dans lequel Cronenberg montre déjà ses plus grandes obsessions, à savoir l'impact du psychisme sur le corps humain et inversement. Du grand
    art !

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  2. Pardon de dire ça comme ça mais "Scanners" est un putain de classique du cinéma


    c'est ma période préfrée de Cronenberg avec "Shivers" aussi.


    J'adore "Scanners". Michael Ironside est génial dedans.


    ps : rien à voir mais après quelque temps de panne séche d'écriture (oui ça peut arriver, la fatigue, la crève en ce moment, vive les coups de froid) j'ai enfin repris la plume avec succés ce
    soir. J'ai rédigé une critique élogieuse de "Monsters" que je publie demain. Tu me diras ce que tu en penses stp


     


    avant de m'attaquer à une pièce de choix : Scott Pilgrim vs The World.


    Mais là duraille : comment s'y attaquer tellement ça semble énorme


    l'everest 2010


     


    bonne soiréée à toi


     


    cordialement

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  3. ah c'est sûr que c'est un peu plus cohérent que le dernier saw auquel tu mets 3 étoiles...

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  4. salut


    je ne sais pas toi mais je suis embêté avec la notification des commentaires


    je ne reçois plus de mails qui m'indiquent que quelqu'un a réagi


    lassant

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  5. C'est pas une attaque perso mais bon, sans vouloir faire de mes goûts une référence étalon (après tout, chacun sa sensibilité, c'est vrai), il me semble que Scanners est tout de même un peu mieux
    que la Saw 7 qui pue.

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  6. Ah ha ! Je le visionne très bientôt, le temps d'abord de voir Rage  après Frissons dans le cadre d'un Défi Cronenberg lancé par Cachou.

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  7. (râh, c'est dur la vie quand même! ;-p)


    Ben je suis plus ou moins d'accord, si ce n'est que ces scènes suggestives ont été largement gâchées pour moi par le bruitage, que je n'ai vraiment pas réussi à aimer.
    Pour la cohérence de l'oeuvre, "Dead Zone" sort un peu du tas. Oui, on a encore le rapport au psychisme, mais ce n'est pas du tout traité comme les autres films. Si je n'avais pas su que
    Cronenberg était derrière la caméra, je ne sais pas si j'aurais su le deviner...

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  8. oui c'est vrai que le son est assez perturbant... mais je crois que c'était exactement l'effet voulu... moi aussi, à vrai dire, j'ai eu du mal à rentrer dedans, d'où mon unique étoile
    d'ailleurs...

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