dimanche 3 janvier 2010

Les chats persans, de Bahman Ghobadi (Iran, 2009)

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Note :
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Malgré des contraintes inimaginables dans un pays miné par un régime de censure écrasant (17 jours de tournage seulement, dans la plus pure clandestinité évidemment !), Ghobadi livre un film
merveilleux et inespéré, en forme de « fiction très documentée ». Le fil conducteur de l’intrigue est assez mince mais n’a au fond que peu d’importance : c’est l’histoire de Negar et Ashkan qui
cherchent des passeports et des musiciens pour quitter le pays afin de pouvoir enfin faire de la musique librement. Car oui, en Iran, toute forme d’art est condamnée car considérée comme de la
dissidence ou de la subversion. Pour faire de la musique, les jeunes iraniens doivent se cacher dans des caves ou des greniers abandonnés, avec toujours la peur d’être surpris, arrêtés et condamnés
à l’amende ou à la flagellation. Ce qui exulte dans ce film, c’est toute la fougue de la mise en scène et surtout d’un montage habile et musical. Le film est en effet traversé par de larges
extraits de chansons de divers groupes indépendants de Téhéran, notamment de rap ou de rock, qu’il soit metal, pop ou plus aérien. On se rend ainsi compte de l’incroyable richesse et du talent qui
se retrouve condamné au silence dans ce pays. On ressort d’ailleurs du film avec une furieuse envie d’aller s’acheter la bande originale !

Mais « Les chats persans », c’est avant tout un beau et subtil portrait d’une jeunesse sacrifiée en Iran, pourtant bouillonnante de vie et de créativité, que des autorités arriérées condamnent et
musellent… Le film décrit leur douce révolte, par la musique, érigée en arme nécessaire pour ne pas devenir fou ! Au gré des rencontres, le cinéaste nous présente toute une galerie de personnages,
souvent haut en couleurs, drôles et souriants, fougueux et frondeurs, qui veulent se sentir libres et encore croire en demain… Mais si l’ensemble du film est traversé par un humour décalé et
ironique, montrant les absurdités d’un pays et la pleine conscience de ses habitants, qui en rigolent finalement doucement, la fin dénote quelque peu en proposant une vision plus noire et tragique.
C’est un peu avant ce moment là, d’ailleurs, qu’un rappeur pointe du doigt le paradoxe d’être obligé de partir à l’étranger pour pouvoir chanter des chansons qui s’adressent aux habitants du pays
qu’on abandonne… La tristesse finale, qui fait basculer le film dans la gravité, laisse un goût amer et ne semble pas vouloir éclairer l’avenir de ce pays où se succèdent les évènements tragiques…






























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3 commentaires:

  1. sounds good! j'espère qu'il est encore en salles, j'irais bien le voir...

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  2. C'es un film qui m'a bcp plu , comme un vent de liberté !!!!

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  3. c'est vrai, on sent l'envie de liberté des personnages qu'on y croise ! :)

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