mercredi 27 janvier 2010

Le faucon maltais, de John Huston (Etats-Unis, 1941)

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Note :
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Pour son tout premier film en tant que réalisateur, John Huston ne se contente pas seulement de débuter par un coup de maître, il invente surtout un cinéma d'un genre nouveau : le film noir. Tout
le style et les plus grandes figures de cette veine du cinéma policier explosent déjà à l'écran ici, faisant du "Faucon maltais" un film archétypique : plans expressionnistes, mise en scène tout en
jeux d'ombres et de lumières, caméra subjective lors d'une scène de meurtre (avec l'arme du crime au bout d'un bras à l'avant plan)... De part son atmosphère et son esthétique intensément noire, le
film de Huston a en réalité servi de matrice à un pan entier de l'histoire du cinéma de ces années là ! Si l'on ajoute à ça qu'il a permis aussi la révélation d'Humphrey Bogart, qui accédait pour
la première fois au rôle principal d'un long métrage (son personnage est d'ailleurs omniprésent d'un bout à l'autre de l'histoire), ça fait déjà beaucoup pour un seul film !

Mais comme si cela ne suffisait pas, le film se révèle tout à fait passionnant. Adapté d'un roman de l'écrivain américain Dashiell Hammett (bien des fois adapté par la suite...), "Le faucon
maltais" laisse défiler une histoire pleine de surprises. Construit tout en en tension, le film surprend par la richesse de ses rebondissements. La psychologie de ses personnages, tous aussi
sinistres les uns que les autres, arrivent également à nous fasciner... Le caractère cynique et glacé de Sam Spade, le détective qu'interprète Bogart, fait plutôt peur à voir : réagissant à peine
en apprenant la mort de son associé, il est d'une froideur absolue avec toutes les femmes qui pourtant se jettent à ses pieds... Et puis il reste aussi cette quête éperdue d'une statuette de faucon
soit disant d’une très grande valeur, symbole de la vénalité de tous, pour qui ne compte que l'argent, mais réflexion également sur la recherche du bonheur, bien souvent vaine dans un monde
désespérément noir. Lorsque l'objet tant convoité ne se révèlera finalement qu'un faux, une très belle envolée poétique viendra clore le film : « Qu’est-ce que c’est ? » demande un policier à la
vue de la statuette, et Spade de répondre « It’s the stuff that dreams are made of » (« c’est la matière dont les rêves sont faits… »)






























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3 commentaires:

  1. Eh bien pour quelqu'un qui a dormi pendant la projection !
    Un cinéphile (autre que toi !) m'a dit que c'était normal de ne pas comprendre entièrement le film, il y a eu plusieurs scénarios écrits et apparemment ils se sont un peu mélangés les
    pinceaux.

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  2. je l'ai vu il y a bien longtemps, j'en garde le souvenir d'un très grand film noir !

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  3. Tu restitues bien mes impressions quant à ce premier Huston (une rétro' à Lyon vient tout juste de se terminer, que de beaux films!). Non seulement l'histoire est passionnante mais LE FAUCON
    MALTAIS est un manifeste admirable et novateur pour l'époque du film noir. Reste que le problème avec ce genre d'oeuvres "défricheuses" (je pense notamment à A BOUT DE SOUFFLE, qui n'est
    qu'irréverence et déconstruction de la forme cinématographique), c'est qu'ils vieillissent moins bien que les films auxquels ils ouvrent la voie, souvent plus aboutis...

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