jeudi 14 janvier 2010

Home for Christmas, de Bent Hamer (Norvège, Suède, Allemagne, 2010)



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Note :
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Et voilà, c'est arrivé ! J'attendais ce moment depuis des années, si ce n'est deux ou trois lustres déjà... Et c'est enfin arrivé le week-end dernier : je me suis retrouvé absolument le seul
spectateur lors d'une séance publique dans une salle de cinéma ! En toute une vie de cinéphilie et en quelques milliers de projections, cela n'était encore jamais advenu : même lorsque je croyais
que ça allait se produire, il y avait toujours un gugusse pour pénétrer l'intimité de la salle juste avant que les lumières ne s'éteignent, comme pour m'empêcher à chaque fois de savourer le
moment d'un tel instant de grâce... Eh bien voilà, c'est chose faite, et croyez-moi bien, c'est une chose aussi intense que merveilleuse ! Savourer une heure trente durant la tranquillité d'une
salle vide, d'un écran et de hauts parleurs à aucun moment perturbé par les simagrées d'un intrus, ce fameux ennemi de nos cinéphilies tranquilles... Ce jour là, je me retrouvais enfin seul avec
le film ! (et le projectionniste aussi, mais bon lui, on ne l'entend pas trop, alors ça va...) Je remportais donc enfin cette victoire... Nul crétin pour cogner avec ses pieds dans mon siège,
aucune pouffiasse pour agiter (ou faire sonner, vibrer, que sais-je encore ?) son téléphone portable-lampe torche sous mon nez, pas le moindre connard pour parler (murmurer, crier, chanter :
rayez la mention inutile), je peux dire que j'ai vraiment passé ma plus belle séance dans cette salle, dans une paix infinie et une grâce quasi divine... Un vrai petit plaisir solitaire, en somme
! Mais avouons-le quand même : si l'on est heureux pour soi dans ces moments-là, on peut s'attrister un instant du sort réservé au film auquel on assiste, et plus encore si c'est un bon et beau
film, comme ce fut d'ailleurs justement le cas ici...

Cette séance tout à fait exceptionnelle, je l'ai vécu devant "Home for Christmas" : un petit bijou de la cinématographie nordique, que nous a concocté le norvégien Bent Hamer pour les fêtes de
Noël... Le concept est simple, et multiplie pourtant les perspectives : la nuit de Noël, on assiste aux destins croisés d'une multitude de personnages, qui sont tous là à essayer de se dépêtrer
de situations diverses, souvent tristes, parfois désespérées, mais toujours pleines d'humanité... Car chaque personnage tâche en vérité de faire de son mieux pour s'en sortir, pour aider les
autres, ou de façon plus générale pour "vivre mieux", malgré la peine et le malheur qui les assaille... Collés bout à bout, morceaux de pellicule après morceaux de pellicule, les destinées à la
fois banales et incroyables de tous ces individus fascinent peu à peu et nous emportent au gré de ces paysages blancs cotonneux et merveilleux. D'un docteur qui délaisse sa femme le soir du
réveillon pour aller soigner son prochain à un homme adultère qui ne peut choisir entre sa femme et sa maîtresse, faisant alors souffrir les deux, d'un petit garçon qui abandonne son repas en
famille pour rester avec une camarade de classe musulmane qui ne peut pas fêter Noël à un couple de réfugiés sur le point d'avoir un enfant (les parents du petit Jésus seraient donc des sans
papiers aujourd'hui ?), toutes ces histoires révèlent à chaque fois une part d'humanité incroyable et se savourent comme des petites paraboles pleines de sens, capables à chaque fois de nous
rappeler ce qui compte véritablement... Bent Hamer excelle à mettre en scène cet enchevêtrement habile de destins et de parcours, que l'on suit dans une avalanche d'émotions, entre sourires et
larmes, tendresses et moqueries... Voici un conte de Noël d'une belle douceur et d'une chaleur très humaine, qu'il serait dommage de laisser en pâture à des salles de cinéma entièrement vides !



 



Mise en perspective :



- Treevenge, de Jason Eisener































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