dimanche 29 novembre 2009

Vil romance, de José Celestino Campusano (Argentine, 2009)




Note :





Voici un film très « brut de décoffrage », d’une brutalité sourde et d’une crudité nue. Il nous présente la rencontre entre Roberto, jeune sans abri encore innocent, et Raul, brute épaisse
vieillissante, vivant d’escroqueries et de trafic d’armes. Après un premier contact sexuel brutal, plus proche du viol que de la romance affichée par le titre, Roberto s’installe malgré tout chez
Raul, comme attiré dans cette relation par quelques désirs sadomasochistes refoulés…

Dans « Vil romance », c’est le « vil », bien sûr, qui l’emporte. Le film nous montre une Argentine pauvre et violente, d’où les sentiments semblent totalement absent. Ici, on tue et on viole sans
scrupule, poussé par ses plus « vils » et bas instincts… Aucune loi, aucune force de l’ordre ne semblent régir ce monde désespéré. On voit un enfant acheter une arme à feu, on voit une fille se
prostituer avec sa mère, on voit un homosexuel macho traiter le nouveau mec de son ex-femme de « pédé » et refuser la sodomie passive, comme incapable d’assumer le moindre instinct « sensible ». Au
centre de tout, l’argent et la vie matérielle domine dans cette société rongée par la misère et la pulsion primaire. Même Roberto, seul être apparemment « humain » dans cette sombre fable, finira
par le comprendre à la fin du film, récupérant la maison de Raul, dont il s’est définitivement débarrassé…

Etonnamment, la seule scène à illuminer le film et à lui apporter un peu d’espoir est une scène quasiment pornographique. Roberto, pour soulager ses besoins sexuels que Raul lui refuse, se trouve
un amant, avec qui l’amour devient pourtant beau : ils s’embrassent, se caressent, se touchent, se parlent… Quelques instants de finesse dans ce monde de brutes sans âme ? Tout le contraire, en
somme, de sa relation bestiale avec Raul, et pourtant Roberto se refusera à son tour au jeune homme qui désire le revoir. Le seul semblant d’espoir du film sera ainsi très vite évacué, comme si le
bonheur ne pouvait de toute façon pas exister, ou tout du moins pas durer…






























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