lundi 23 novembre 2009

Strella, de Panos H. Koutras (Grèce, 2009)




Note : 



Disons-le tout net, même s’il n’est pas tout à fait raté, « Strella » n’est pas franchement une réussite… On saura gré à son réalisateur, cependant, de ne pas sombrer totalement dans le sordide
avec une histoire pareille ! En effet, le propos était pourtant des plus casse-gueule : après quinze ans de prison, Yiorgios sort enfin et rencontre un transsexuel, avec qui il entretient une
liaison passionnée, jusqu’à ce qu’il se rende compte que son amant(e) est en réalité son fils, qu’il cherche désespérément… Ouch ! Et dire qu’on n’est même pas au bout de ses surprises après
ça…
La mise en scène, hélas, est plutôt plate et multiplie les longueurs un peu ennuyeuses… Le milieu décrit, celui des gay, des trans, du milieu grec interlope, aurait pu donner lieu à des scènes
plutôt marrantes et colorées (façon Almodovar par exemple), mais là rien de drôle, tout demeure même très tristoune, sombre et désespérant… Le sujet traité aussi, celui de la confusion des genres,
de l’inceste, du désordre sexuel, du complexe oedipien (ou même électrien, si l’on y pense…), aurait pu pousser à une réflexion des plus intéressante sur la nature de la filiation, sur la solitude
ou sur la profondeur des relations humaines… mais le réalisateur manque cruellement de finesse et de subtilité, assenant quelques répliques chocs et quelques scènes un peu tourmentées,
malheureusement des plus maladroites… On a souvent du mal à y croire, malgré toute notre bonne volonté !
Un film plutôt décevant, en fin de compte, malgré un potentiel de départ prometteur… On notera cependant d’étranges séquences très kitschs, mettant en scène un écureuil numérique, censé figurer les
souvenirs d’enfance perdus du père. On se demande vraiment ce que ça vient faire là (à croire qu’il y avait un reliquat de budget à dépenser ?), sinon à provoquer l’hilarité à trois ou quatre
reprises au cours du film… ou l’occasion de rappeler que Panos H. Koutras est d’abord un grand cinéaste du n’importe quoi, puisqu’il s’agit bien du même qui, il y a une dizaine d’années, avait
commis « L’attaque de la moussaka géante » ! Ce film culte sera d’ailleurs projeté ce samedi dans le cadre de l’absurde séance parisienne, et votre
serviteur en sera, afin de vous chroniquer ce sommet de la série Z très prochainement…






























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