jeudi 19 novembre 2009

Les ailes du désir, de Wim Wenders (France-Allemagne, 1987)




Note :







Quelle merveilleuse idée de ressortir "Les ailes du désir", de Wim Wenders, à l'occasion des vingt ans de la chute du mur de Berlin... Tourné deux ans avant l'évènement, le film se passe
effectivement à Berlin et évoque discrètement le mur, notamment au cours de scènes prophétiques, où des anges franchissent l'enceinte tels des fantômes... Le mur apparaît aussi symboliquement comme
la frontière entre la vie et la mort, entre le monde des hommes et celui des anges, entre la couleur et le noir et blanc, le côté Ouest proposant notamment une grande fresque peinte en couleurs (la
liberté ?) quand le côté Est demeure dans des tons très gris...
Le jeu de contrastes saisissant entre des parties filmées en couleurs et d'autres en noir et blanc est d'ailleurs au cœur de la réalisation de Wim Wenders, qui rafla le prix de la mise en scène à
Cannes en 1987. Par cette subtile opposition de deux mondes qu'il renvoie dos à dos, le cinéaste nous présente le monde terne et morne des anges, qui errent comme autant de morts n'ayant plus que
le rôle d'observateurs passifs du monde et n'éprouvant guère mieux que de la compassion pour les sombres pensées des mortels, et celui des vivants, rempli de couleurs et riches en émotions pures, à
commencer bien sûr par le plus belle de toute : l'amour !
L'amour, justement, qu'un ange éprouve subitement pour une trapéziste un peu perdue, dont le cirque pour lequel elle travaille n'a plus les moyens de continuer ses représentations... Si empli de ce
sentiment, l'ange redevient humain pour vivre sa passion avec la jeune femme... L'un des derniers plans, visuellement sublime, présente l'homme et la femme s'aimant en couleurs, avec un cercle en
noir et blanc dessiné dans l'image, dans lequel reste enfermé l'un des anges, qui demeure lui dans sa langueur un peu mélancolique... Un seul plan qui résume parfaitement la démarche filmique de
Wenders sur ce film !
"Les ailes du désir" est un film profond et puissant, qui nous touche par sa beauté plastique mais aussi par la poésie de ses monologues intérieurs superposés, par tout ce que les humains pensent à
l'intérieur d'eux-mêmes et que les anges perçoivent... De très belles séquences naissent alors de ces errances des anges parmi les pensées humaines, dont le point culminant reste peut-être la scène
de la bibliothèque, où l'on voit des anges se pencher sur chaque mortel, attentionné et compatissant à son sort d'être humain... Magnifique !






























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2 commentaires:

  1. C'est bien toi qui as écrit cette chronique tellement...pleine d'espoir en l'homme et...en l'amour ?

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  2. bizarre, n'est-ce pas ?

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