Note :
On pourra reprocher à Eugène Green d’avoir laissé à son film quelques longueurs complaisantes, mais on ne pourra pas l’accuser de manquer de style ! En effet, à peu près tout, dans « La religieuse
portugaise », apparaît comme un signe ostentatoire d’affirmer une forte personnalité : plans larges mobiles et contemplatifs, postures figées et maniérées des acteurs, dictions et dialogues
apprêtés… Tout cela pourrait agacer, mais c’est en fin de compte tellement appuyé et décalé que ça en devient souvent très plaisant et savoureux.
Le film est un peu construit comme une odyssée. On y suit les errances dans Lisbonne d’une jeune comédienne française, venue au Portugal pour tourner un film… On la découvre, légère et curieuse, au
gré de ses rencontres dans les rues et les bars, toujours prête à se laisser emporter par l’aventure… C’est un beau personnage féminin, incarnée à l’écran par Leonor Baldaque, avec qui l’on plonge
docilement dans une quête… Une quête amoureuse ? Ou plus largement une quête de sens ? Car la jeune femme se cherche, profondément, et ses rencontres fortuites, aussi étonnantes que passionnantes,
vont peu à peu l’aider à se retrouver et à se construire… Au bout de la route, la vérité ultime sur la vie, plus humaine que religieuse, celle de la nécessité d’enfanter en ce monde, mais pas
forcément au sens strict du terme…
Ce film délicat charme et étonne, sensibilise innocemment, et l’on peut très bien en sortir comme régénéré…
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