samedi 21 novembre 2009

In the loop, d’Armando Iannucci (Grande-Bretagne, 2009)




Note :





Voici une petite comédie britannique bien corrosive dans le milieu de la haute politique. Alors qu’un ministre petit et gaffeur du gouvernement anglais lâche un mot de trop dans une interview,
laissant supposer que la guerre avec les américains dans le Moyen-Orient n’est peut-être pas si « imprévisible » que ça, le déluge médiatique se déverse sur tout le petit monde du ministère… Ce
sont autant de ministres, d’assistants et autres conseillers de communication en tout genre, qui n’arrêtent pas un instant de se tirer dans les pattes, de s’envoyer piques et vannes à travers la
figure, tout ça à tout bout de discours… Parce que ça tchatche dans « In the loop », ça n’arrête pas, à commencer par le conseiller Malcolm Tucker, incarné à l’écran par Peter Capaldi. Ca parle, ça
parle, et ça parle surtout dans un langage très fleuri, avec « fuck » au bout de chaque phrase, et émaillé de multiples gags souvent hilarants. Ca fuse au point qu’on n’a pas forcément le temps de
comprendre toutes les références diverses et variées qui illustrent souvent des blagues bien vachardes : références à la musique, au cinéma ou à la culture anglo-saxonne en général… Le film prend
aussi de la vitesse avec l’aide d’une mise en scène nerveuse et « embarquée » dans l’action, passant sans cut d’un personnage à l’autre, comme ça se fait bien dans le cinéma de ces dernières
années…
Des dialogues incisifs et mordants, des comédiens très britishs d’un côté et très américains de l’autre, on passe vraiment un bon moment devant « In the loop ». On se marre bien devant cette satire
politique inattendue, même si c’est souvent d’un rire jaune, dans la mesure où l’on assiste quand même à un défilé d’hommes et de femmes politiques qui cherchent avant tout à « bien communiquer »,
bien avant d’être de bons politiciens, et surtout à manipuler l’opinion publique par le biais des médias… Le pire, c’est peut-être cette remarque dans une interview d’Armando Iannucci, le
réalisateur dont c’est le premier film, se rendant compte qu’il a peut-être fait sans le savoir un film bien plus proche du documentaire qu’il aurait pu croire : « Lorsque j'ai montré mon film à
Washington, devant un public connaissant bien les rouages de la politique américaine, ils ont d'abord beaucoup ri. Et ensuite, ils m'ont dit que c'était exactement comme ça que ça se passait ». Pas
très rassurant…






























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