mercredi 14 janvier 2009

Yuki & Nina, d’Hippolyte Girardot et Nobuhiro Suwa (France-Japon, 2009)

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Note :
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Deux cinéastes, l’un français et l’autre japonais, proposent un film subtil et sensible sur le divorce filmé à hauteur d’enfants. Mais bien plus qu’un film sur la séparation de parents, ayant pour
conséquence la séparation de deux petites filles très amies, « Yuki & Nina » est un film sur la séparation tout court : la séparation des êtres, la séparation des cultures (entre France et
Japon), la séparation de l’enfance et du monde adulte, la séparation intérieure… Et le film semble nous donner à voir que toutes ces oppositions apparemment inconciliables finissent par fusionner
et par réconcilier les individus, du moins d’une certaine façon. On pourrait encore filer l’image du divorce : la séparation peut permettre aux parents de pouvoir à nouveau se parler normalement,
après l’incommunicabilité instaurée par la promiscuité haineuse…

L’adoption du point de vue des deux jeunes filles rend le film très attachant et émouvant, bien sûr. Ce procédé permet de porter sur le monde un regard neuf et décalé, d’assister à des
conversations d’adultes avec une pensée d’enfant. C’est très beau et finalement très pertinent ! Dans la salle, des adultes (nous) finissent par regarder un film pour adultes avec un cœur d’enfant.
On est porté par l’aventure de Yuki et de Nina, justement parce que c’est elles qui nous y emmènent. On est touché par l’innocence de leurs regards sur les choses, mais aussi par la vérité inédite
qu’elles lui confèrent… On est étonné aussi par la poésie inattendue qui émane de ce film au scénario souvent incertain. L’une des dernières séquences, par exemple, est une pure merveille : alors
que les deux jeunes filles ont fugué jusque dans une forêt francilienne, Yuki s’éloigne de Nina et s’aventure plus profondément dans la forêt, qui prend soudainement des accents de conte de fées.
Au bout du chemin, elle arrive dans une nature japonaise, à proximité d’habitations. Ainsi, en fuyant ses parents qui voulaient l’emmener au Japon, elle finit par s’y retrouver d’elle-même,
acceptant son destin et sa nouvelle vie… Doux et beau.






























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