jeudi 29 janvier 2009

Rec, de Jaume Balaguero et Paco Plaza (Espagne, 2008)

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Note :
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J'ai beau réfléchir, je ne vois pas quel autre film m'avait fait une telle impression en salle. A l'époque de la sortie de "Rec" au cinéma, j'avoue avoir été très impressionné... mais au sens
littéral ! Moi qui croyais être totalement immunisé avec toutes les horreurs que j'ai déjà pu regarder, j'ai du coup été très étonné de sortir ainsi lessivé de la projection. Quasiment d'un bout à
l'autre du film, on est là sur son siège, on a du mal à trouver une position confortable, on tourne, on est de plus en plus tendu, on s'agrippe à l'accoudoir (ou à son voisin pour les plus
chanceux...), on tremble de tous ses membres et on claque des dents, on sent ses cheveux nous tirailler le cuir chevelu et nos poils se hérisser un peu partout, on est au bord de la nausée (mais on
est mal, vu que ça veut pas sortir...), bref ! on n'est pas au top et c'est finalement plutôt grisant... Rec, des espagnols Jaume Balaguero et Paco Plaza, fait en fin de compte cet
effet-là : celui d'une terrible attraction de fête foraine dans laquelle on ne veut d'abord pas monter et une fois qu'on y est qu'on regrette d'avoir prise mais qu'une fois sorti de là on est
rudement content de l'avoir fait ! Limite si on veut pas y retourner d'ailleurs, parce qu'on se dit qu'en fait, c'est super excitant... En fait, Rec est un film très malin : il utilise
toutes les ficelles les plus subtiles de l'horreur, à commencer par la règle numéro 1 si l'on veut VRAIMENT faire peur au spectateur, celle de ne quasiment rien lui montrer ! Car la peur étant un
phénomène purement irrationnelle, c'est toujours ce que l'on imagine qui nous effraie bien mieux que ce qu'on peut voir "en vrai". Voir l'horreur détruit finalement la peur (ou en tout cas
l'amoindrit) dans la mesure où découvrir le fin mot des choses exorcise en partie tout ce que l'on avait fantasmé jusque-là. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si Rec se termine dans le
noir complet : on ne voit plus rien, tous les sens sont en éveil et le moindre son, le moindre mouvement distingué dans la pénombre devient la pire chose possible ! L'effroi est bel et bien là...
L'utilisation de la caméra subjective y est aussi pour beaucoup ! Depuis Blair witch, le procédé n'est pas nouveau, mais rarement il avait été exploité avec autant de force et de
perversité... Rec, c'est finalement l'histoire d'une petite équipe de télévision qui accompagne une petite patrouille de pompiers au cours d'une nuit. Appelés dans un immeuble où une
petite vieille a pété les plomb, ils vont être confronté à l'inattendu, et à partir de là ce sera fatalement l'escalade dans l'horreur... Horreur du dedans (que je m'abstiendrai de vous révéler
ici, sympa comme je suis...), mais aussi horreur du dehors, puisque l'immeuble va très vite être confiné par les autorités. Les survivants (pour combien de temps encore ?) sont donc complètement
piégés, cernés de toute part dans un huis clos épileptique. Epileptique comme le caméraman d'ailleurs, et comme le film tout entier, puisque nous n'avons bien sûr que les images capturées par le
journaliste qui filme, avec interruptions et autres altérations de l'images et du sons de rigueur, exactement "comme si vous y étiez" ! Heureusement d'ailleurs que le film ne dure pas plus
longtemps (1h20), sans quoi je pense il y aurait pas mal de traumatismes dans le public en fin de séance... Déjà que moi j'ai eu du mal à m'en remettre ! ça a bien du me prendre une à deux heures
après être sorti avant de retrouver une pulsation cardiaque "normale", un poignet droit qui arrête de trembloter et une pupille gauche qui cesse de sautiller partout dans mon oeil. On est en droit
de se demander quand même pourquoi le caméraman filme tout le temps au lieu de chercher d'abord à sauver sa peau, mais cette fausse incohérence est résolue dans la séquence finale, où plongés dans
le noir, le seul moyen de voir demeure la torche de la caméra, puis, lorsqu'elle est cassée malencontreusement, la vision infrarouge de l'appareil... et quelle vision d'ailleurs ! Brrr... Le plan
ultime restera probablement très longtemps dans les rétines et les annales de l'épouvante !






























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3 commentaires:

  1. c'est clair qu'il était vachement impressionnant ce film !

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  2. Il est vraiment bien ton blog ! Je continuerais de fouiner la dedans :)
    J'aime bien ta façon d'écrire les critiques.
    A bientôt dans le coin !

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  3. merci du compliment ! et n'hésite surtout pas à revenir fouiner...
    ton blog a l'air très touffu aussi, j'y retournerai voir aussi ! :)

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