jeudi 22 janvier 2009

Gamines, d’Eléonore Faucher (France, 2009)

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Note :
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Même si Eléonore Faucher enfonce un bon nombre de portes grandes ouvertes dans « Gamines », elle signe néanmoins une très jolie chronique de l’enfance de trois sœurs, élevées par une mère
célibataire qui fait du mieux qu’elle peut… Dans cette énième histoire sur la question du père absent et pourtant tellement désiré, il faut bien avouer que l’on n’est pas à l’abri des clichés et la
réalisatrice s’y vautre parfois plus qu’il n’y faudrait. L’image du père, pour ces petites filles qui ne l’ont jamais connu, se réduit d’abord à un « lui » dont il faut se méfier, spécialement s’il
vient frapper à la porte de l’appartement. Il devient ensuite une photo volée dans le placard de la mère, qu’il faut cacher et toujours garder précieusement contre soi. Il est enfin ce père que
l’on rencontre beaucoup trop tard et avec qui on se rend alors compte que l’on n’a plus rien à dire… Si le film débute dans une sorte de tristesse alerte et joyeuse, il se termine avec des moments
vraiment poignants et sensibles.

Les scènes de l’enfance sont filmées dans des couleurs un peu passées et fleurent bon la nostalgie dans laquelle chacun pourra piocher des souvenirs qui évoqueront très certainement des choses
toutes personnelles… L’utilisation des voix-off et des anecdotes familiales apportent une légèreté et une fraîcheur plutôt bienvenues, tout comme la bande son composée de musique populaire et de
variétoche universelle. Les trois jeunes actrices font mouche et sont très bien dirigées. Les nombreux aller-retour entre le passé auquel on pense avec mélancolie et le présent pas toujours très
épanouissant permettent à Sylvie Testud de montrer son petit minois aussi étrange que fascinant. Elle est comme toujours excellente dans un jeu d’une discrétion tout en intériorité, en constant
décalage, et qui réserve quelques sursauts étonnants. On observe d’ailleurs au cours du film comme un subtil processus de mise en abyme, le personnage de Sylvie Testud devenant une actrice de
cinéma qui assure la promotion pour son rôle dans un film de… Eléonore Faucher ! Sachant que le roman duquel est tiré « Gamines » a été écrit par l’actrice elle-même, on se dit que la touche
personnelle ne doit pas être très loin… Tout cela n’est pas transcendant, mais plutôt agréable.






























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