lundi 26 janvier 2009

Country teacher, de Bohdan Slama (France-République tchèque, 2009)

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Note :
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Réalisé par Bohdan Slama, dont c'est le deuxième long métrage, Country teacher raconte l'exil mystérieux d'un jeune professeur de biologie de la ville à la campagne. Sans trop déflorer le
récit, on dira que le "secret" de ce jeune homme humble et "sensible" consiste à fuir ses désirs et finalement à se fuir lui-même... Autour de lui va se construire progressivement le schéma d'une
tragédie classique : il va s'installer chez une agricultrice délaissée par son mari, qui va tomber amoureuse de lui, qui se montrera en fin de compte plus intéressé par le fils adolescent de cette
dernière, qui lui-même aime une jeune fille qui le quittera pour un autre... Chaque personnage s'avère au bout du compte frustré de ses désirs insatisfaits, qui l'enferment dans une profonde
solitude. Le film parle d'incommunication et de désespoir, des malheurs qui naissent des amours non partagées, voire pire : de l'accomplissement d'un désir à sens unique... Refoulant constamment
ses propres sentiments, demeurant en retrait du monde et des autres, Petr (le professeur) finira par succomber à une pulsion qui le dépasse, et, après un fugace moment de plaisir né de
l'accomplissement du désir, suivra un grand malheur... Rongé par la culpabilité, le personnage tentera même le pire ! Tout au long du film, il se montre constamment désolé pour tout, "s'offrant"
fondamentalement aux autres, se mettant du mieux qu'il peut à leur service et s'oubliant ainsi lui-même... jusqu'au drame. Pavel Liska interprète magnifiquement cet être faible et sensible, seul
face à un monde hostile... Mais le film, porté par une mise en scène vibrante et sublimée, s'offre aussi de nombreuses bouffées d'optimisme parmi tout ce noir désespoir, sous la forme d'un
véritable hymne à la richesse du monde et à la différence. Par la durée de certains plans, il parvient même à capter magnifiquement l'invisible de l'âme humaine, toute la beauté de l'homme et de la
nature qui le porte et le transcende... Et si Slama parle autant de solitude, c'est aussi pour montrer comment, parfois, plusieurs solitudes parviennent à se rencontrer et à s'apprivoiser : en
témoigne le dernier plan du film, sublime et plein d'espoir, réunissant pour un court instant ces trois solitudes autour d'un jeune veau tout juste né... Un chef d'oeuvre absolu et immanquable
!






























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2 commentaires:

  1. Ca me fait plaisir qu'enfin une autre personne ait vu ce film, et l'ait aimé en plus. Il est passé complétement inaperçu alors qu'il vaut son pesant d'or!

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  2. oui j'ai trouvé ça très triste moi aussi que personne n'en parle trop... surtout qu'il me semble que les critiques étaient plutôt bonnes... je suis allé le voir 2 fois du coup ! et je lui ai même
    fait une troisième entrée fantôme ! ;)

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