dimanche 18 janvier 2009

Avatar 2D, de James Cameron (Etats-Unis, 2009)

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Note :
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Si le nouveau film de James Cameron est formellement très réussi, on hésite bien vite à en dire autant de son contenu. Probablement en rupture d’inspiration narrative, son « Avatar » ressemble
effectivement à une resucée de toutes les superproductions hollywoodiennes que l’on ne connaît déjà que trop bien… Une nouvelle saga dans l’espace, avec des gentils et des méchants : au fond,
qu’est-ce que ce film nous raconte de plus ? Et c’est peut-être en cela que l’on peut dire que cette « production » (j’insisterai sur ce mot…) agace : vendue comme un film révolutionnaire, on nous
rabattait les oreilles depuis des mois (sinon des années !) pour nous expliquer qu’il y aurait un avant et un après « Avatar » dans l’histoire du cinéma… Or, en sortant de la projection qui n’aura
finalement été qu’un mix sans grande originalité de « Star wars », d’ « Alien » et autre « Jurassic park », on se sent quand même un brin floué ! Même esthétiquement, on ne peut pas dire que le
genre soit renouvelé : c’est techniquement très travaillé et très joli, mais c’est surtout un salmigondis d’éléments déjà vu au cinéma durant les trois dernières décennies d’effets spéciaux…

Un autre problème majeur d’ « Avatar », c’est que James Cameron semble à de nombreuses reprises se regarder filmer. Etant donné le coût pharaonique de sa production (et complètement scandaleux,
d’ailleurs, le budget du film se chiffrant en 4 ou 5 centaines de millions de dollars !), il a du se dire qu’il fallait que ça se voit à l’écran et il s’appesantit du coup lourdement et inutilement
sur ses merveilleux décors et sur les jolies bébêtes qu’il a créé numériquement… Le film apparaît alors bien souvent vain et boursouflé et sa durée flirte dangereusement avec les trois heures
quasiment interminables ! D’un point de vue idéologique, ce n’est pas non plus toujours très subtil : on a droit notamment à un discours écolo bien appuyé à travers ce peuple d’indigènes qui vit en
osmose avec sa planète et communique avec les plantes et les animaux… C’est mignon tout plein, c’est sûr, mais c’est bien souvent amené tout en lourdeur éléphantesque ! Politiquement, c’est un peu
mieux, avec un discours anti-militariste intéressant et une vision affreuse et sévère d’une humanité (d’une Amérique ?) toujours impérialiste et colonialiste… A entendre les cris des indigènes, qui
s’inspirent de ceux des Indiens, on se croirait parfois en plein western, sauf qu’ici, à l’ère des « Inglorious basterds » et autres révisionnismes salvateurs de l’Histoire, ce sont les Indiens qui
gagnent à la fin, conservant leur planète et chassant l’occupant !

Malgré un film au déroulé fort prévisible et une fin plutôt attendue, au cours de laquelle l’avatar du héros devient le héros lui-même, un héros de nouveau entier et retrouvant sa pleine intégrité,
celui-ci étant handicapé au début de l’aventure, on ne peut pas dire non plus que le film soit mauvais. Il aurait certes nettement gagné en efficacité s’il avait duré une heure de moins et si
Cameron n’avait pas refait le coup du « Titanic », à vouloir faire souffler un vent d’amour guimauve sur un film épique et grandiose ! Cameron ne sera jamais meilleur réalisateur, en effet, que
lorsqu’il filme comme un bourrin des récits violents et bruts… C’est dommage et l’on regrette que son talent soi ainsi noyé au milieu d’un flot d’images plutôt inégales, ne nous offrant au bout du
compte que des films moyens. A quand un prochain chef-d’œuvre dans la veine d’un « Terminator 2 » ou d’un « Aliens le retour » ? Avec un film tous les dix ans à son actif, ce n’est visiblement pas
pour tout de suite…






























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11 commentaires:

  1. merci pour cette critique franche. Elle sort du lot comparée aux magazines et sites spécialisés.
    Faut juste que j'aille le voir pour m'en faire une idée.

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  2. Merci aussi, mais je ne partage pas ta gêne. Certes, l'histoire est simple (mais pas simpliste, c'est en gros une version spatiale de Pocahontas), certes, la musique est quelconque (mais
    vraiment !), mais l'emballage est d'une splendeur incroyable. Réutilisant astcieusement quelques plans d'Aliens, Cameron s'est surtout concentré sur le rendu d'univers qui ont baigné la SF
    des 60 dernières années. Et c'est cette vision précisément qui m'a conquis.

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  3. Je te trouve assez sévère quand même, notamment sur la mise en scène de Cameron. Plutôt que "de se regarder filmer", je trouve au contraire qu'il va très loin dans la maîtrise de sa mise en scène,
    tant au niveau du cadre que du montage. Il y a quand même des plans franchement hallucinants de ce côté-là !
    Ensuite, sur le côté révolutionnaire ou pas du film, si les thématiques sont en effet déjà vues et l'histoire très classique (Cameron ne l'a jamais caché d'ailleurs), techniquement en revanche, je
    pense qu'il y aura bien un avant et un après Avatar. Tu ne parles pas de la Performance Capture poussée à un niveau de réalisme jamais atteint jusque-là, sans parler de la qualité des CGI, là
    encore d'un réalisme hallucinant. Bref, je situe la claque visuelle provoquée par Avatar au même niveau que celle offerte par Jurassic Park auparavant. Quant au relief, il m'a immergé dans le film
    comme c'est pas permis. Si tu l'as vu en 2D, je pense qu'on y perd un peu.
    Sinon, pour le côté guimauve de l"histoire d'amour et le côté naïf de certaines thématiques, on accroche ou pas. Perso, j'ai bien aimé cette histoire finalement très universelle destinée vraiment à
    tous les types de publics.

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  4. Je suis ressorti très déçu de la salle de ciné. J'ai trouvé l'intrigue ultra simpliste (et non pas simple, comme disent certains) et l'univers proposé, que l'on nous vend comme étant "réel" n'est
    que de la 3D dernier cri, mais 3D quand même. Difficile de croire que ces personnages bleus, ces chiens-chiens luisants et ces rhinos bulldozers sont en chair et en os... Tout cela est
    très virtuel, et il est vraiment ardu de se plonger dans l'univers en étant adulte. Et c'est sans doute là mon problème : j'ai 36 ans. J'en aurais entre 10 et 14, j'aurais sans doute adoré ce film.
    Que je suis vieux... bouh...

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  5. et paf, dans la gueule d'Avatar!!! enfin quelqu"un de mon avis!! par contre, je suis plutôt content qu'il se regarde filmer comme tu dis. Au moins, pendant qu'on contemple les décors 'seule
    réussite du film) on ne subit pas le reste...

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  6. Ma mère et moi on a adoré, on a trouvé que le temps était passé trop vite ... Mon père a moins accroché par contre ...

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  7. Vu les réactions positives des filles sur leur blog respectif, je dirai sans doute oui ;)

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  8. On m'a poussé à aller voir ce film et je dois avouer que maintenant j'en suis fan. Les détraqueurs peuvent en effet reprocher un scénario vu et revu ( notamment dans pochaontas ) et la morale
    écolo. Mais on ne peut être que submerger devant ce décors paradisiaque. Une beauté telle qu'on en tomberait amoureux...

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  9. Avatar n’est pas un simple film ! C’est un blockbuster que je ne pourrais facilement effacer de ma mémoire de cinéphile. Le scénario est parfait et les effets spéciaux m’ont
    bluffé. En résumé, je ne vais pas tarder à le revoir !

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  10. Avatar est resté à jamais gravé dans ma mémoire ! Ce scénario est original et le duo Worthington
    – Saldana est parfait. Je le conseille vivement aux fans de science-fiction.

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